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Seront-ils victorieux?

Imaginez à quel point ces jeunes hommes de Saint John, Nouveau-Brunswick étaient nerveux alors qu’ils se mesuraient aux meilleurs rameurs amateurs du monde. Étant le seul équipage de l’Amérique du Nord, l’équipage de Saint John était simplement appelé les Néo-Brunswickois. Ils devaient rivaliser avec des équipages de Paris, Liège et Brighton, et les Néo-Brunswickois étaient bons derniers dans le vote populaire.  Le coup de feu annonçant le départ a retenti et les équipages se sont élancés.  Les Néo-Brunswickois, croyait-on, n’avaient aucune chance. Toutefois, ils ont rapidement pris la tête, avec un rythme de 46 coups de rames par minute.

Image d’exemplaires du Saint John Globe du 9 juillet 1867. Sur le premier exemplaire de la pile, on lit en première page : « Extra, Extra, Extra. The International Regatta: Day 1 ». Il y a aussi une légende indiquant : « Four-oared boats of the first class, open to amateur rowers of all countries! », signifiant ainsi que des équipages de rameurs amateurs de première classe, de tout pays, peuvent encore s’y inscrire!

La nouvelle que les compétitions ont commencé à Paris arrive dans la ville d’origine de l’équipage de Paris.

Leurs plus proches rivaux étaient les Geslings, l’équipage parisien. En mi-parcours, l’équipage français a tenté une remontée, mais les efforts déterminés des Geslings étaient égalés par ceux des Néo-Brunswickois, et ce sont eux qui ont remporté la course, sous un tonnerre  d’applaudissements.

Dans la seconde course, les Néo-Brunswickois ont affronté des équipes élites de Londres, d’Oxford et d’Allemagne. Malgré leur précédente victoire, l’équipage était une fois encore considéré comme inférieur à ceux d’Oxford et de Londres; toutes deux avaient une cote 4 / 1 contre les Néo-Brunswickois.  Pourtant, contre toute attente, les Néo-Brunswickois ont, une fois encore, pris la tête dès le début, et l’ont conservée. Les Européens ont tenté de rattraper leur retard, mais ils ne pouvaient tout simplement pas égaler le rythme des Néo-Brunswickois, qui ont été les premiers à franchir la ligne d’arrivée.  Dès cet instant, les Néo-Brunswickois sont passés de parias à champions mondiaux d’aviron et devenus « The Paris Crew ».

 

Cliquez ici pour voir la vidéo avec transcription complète.

Il a fallu 8 jours pour que la nouvelle de ces splendides victoires arrive à Saint John :

Nos gars ont gagné. Nous nous attendions à ce qu’ils gagnent, et ils ne nous ont pas déçus. À Londres, on rapporte que : les Français de l’équipage de Boulogne ont démontré une forme indéniablement bonne, tout comme les hommes de Liège et d’Hambourg, mais, plus surprenant que tout est la victoire remarquablement facile des Canadiens sur tous leurs rivaux. Dans des bateaux lourds, leur victoire, surtout étant donné leur manière de ramer, était assez étonnante, mais quand ils ont ensuite battu le club d’aviron de Londres et l’équipe d’aviron de l’université d’Oxford d’une manière tout aussi spectaculaire, à l’aviron à supports extérieurs, l’excitation ne connaissait pas de limite, et les équipages de toutes les nations les ont chaleureusement félicités. Ils ont été amenés ici, il semblerait, par J. A. Harding, le shérif, croyons-nous, de leur ville, Saint John, au Nouveau-Brunswick, et ils sont de magnifiques spécimens d’athlètes parfaitement entrainés.

(Bell’s Life in London, 13 juillet 1867)

Image d’une montre de poche dorée dont les couvercles, devant et derrière, s’ouvrent grâce à deux charnières. Le couvercle de derrière révèle les mots qui y sont gravés. On peut y lire que cette montre de poche a été offerte à Samuel Hutton, membre de l’équipage de Paris en 1867. Le couvercle du devant de la montre est utilisé pour protéger le cadran, lequel n’est pas visible étant donné l’angle choisi.

Montre de poche personnalisée gravée ayant appartenu à Samuel Hutton. Chacun des quatre membres de l’équipe a reçu une montre comme celle-ci en guise de récompense pour la victoire de Paris, en France.