1

Vérification des sillons (Canadian Geographical Journal, vol. XXXVII, no. 4, oct. 1948)
1948
Montréal


2

Gravure des disques et matriçage (mastering)
(extraits sonores)

Dans cette chronique, les procédés de gravure des disques sont passés en revue. Avant l´avènement de la dématérialisation des supports audio, il fallait fabriquer ceux-ci en s´assurant d´optimiser la qualité sonore. Grâce aux propos et aux archives d´Émile Lépine, graveur et technicien responsable du matriçage (mastering) chez London, chez SNB et chez RSB à Montréal, et de Michel Descombes, graveur, ingénieur du son et mixeur chez RCA et à l´Office national du film, on peut reconstituer les diverses étapes de fabrication d´un disque. Quelques photographies d´archives accompagnent les commentaires sonores.

Merci à tous les participants qui ont ouvert leurs portes et donné accès à leurs archives!

***

Introduction aux procédés de gravure des disques

Michel Descombes décrit la technologie du matriçage (mastering ) comme un «gramophone à l'envers». C'est-à-dire qu'on envoie le son dans le disque par un burin qui vibre dans le sillon en fonction de l'amplitude. Travail très précis, il faut être très vigilant lors de variations brusques de fréquences. Il faut un produit parfait, car la matrice sert à la multiplication à grande échelle.

***

Premiers burins de gravure à tige latérale (voir la première photographie de cette section).

3

Le chanteur Raoul Jobin au studio RCA (image parue dans la revue Canadian Journal en 1948)
1948
Montréal
ATTACHEMENT AUDIO


4

Dans les premières années de l´enregistrement électrique, deux ou trois graveurs produisent des acétates simultanément pour s´assurer d´un pressage optimal.

David P. Leonard (technicien et preneur de son, directeur et fondateur de l´Institut Trebas à Montréal)

À propos de l´ingénieur du son et du graveur John Bradley (30´´) - David P. Leonard, enregistré en 2006

«John Bradley, c´était, non pas l´ingénieur, mais le responsable pour la qualité de pressage et de matriçage (mastering). C´est lui qui était l´ingénieur du son en 1948 pour mon enregistrement [au studio] Layton Brothers. Il a travaillé avec le groupe qui a travaillé avec les frères Berliner, avec Thompson je pense, dans les années 1930, avant la seconde guerre mondiale.»

5

Technicien vérifiant les sillons chez RCA Victor (BANQ, Fonds Conrad Poirier)
1948
Montréal


6

Premières tours à graver en 1948, avec une vis à l´horizontale connectée à une courroie de transmission à la verticale qui est reliée au moteur.

7

Technicien manipulant la matrice originale (BANQ, Fonds Conrad Poirier)
1948
Montréal
ATTACHEMENT AUDIO


8

Acétate noir en aluminium recouvert de nitro-cellulose sur lequel on grave; jusqu´en 1950 environ, on gravait sur de la cire.

Émile Lépine
(graveur et technicien responsable du mastering chez London, chez SNB et chez RSB à Montréal)

Relations entre les graveurs des concurrents RCA et London (41´´) - Émile Lépine, enregistré en 2006

«On avait des contacts. On était deux compagnies qui se concurrençaient, quoique j´ai toujours eu des relations avec les graveurs. Quand il y avait des lancements de disques par exemple, les compagnies se mélangeaient. C´est comme ça que j´ai eu à rencontrer certains ingénieurs qui travaillaient chez RCA. J´ai eu des rapports quelques fois avec le directeur artistique Marcel Leblanc. Et puis il y a eu Walter Giardetti; il a commencé à la technique, et puis il est allé du côté des ventes. Il y avait aussi Lionel Parent qui était graveur de disques chez RCA avec qui je communiquais. Des fois, il était en panne, il manquait d´acétate, je lui en vendais. C´est moi qui était en panne, je l´appelais.»

9

Graveur à l'oeuvre avec le disque en nickel (BANQ, Fonds Conrad Poirier)
1948
Montréal
ATTACHEMENT AUDIO


10

Émile Lépine
(graveur et technicien responsable du mastering chez London, chez SNB et chez RSB à Montréal)

Relations entre les graveurs des concurrents RCA et London (2) (31´´) - Émile Lépine, enregistré en 2006

«On a pas eu d´échange du côté professionnel, comme tel. On n´avait pas réellement de secrets à se dire. Lui, je pense qu´il travaillait sur une late (tour à graver) Scully avec un cutter (burin) Westrex, tandis que moi, j´avais un sytème Neumann, alors c´était deux choses complètement différentes. Il n´y a jamais eu de communication sur une base professionnelle, du genre «Moi j´ai fait telle chose - Moi j´ai fait telle chose». Non, il n´était pas question de ça dans ce temps là.»

11

Étape de l´electro-plating en salle de galvano-plastie à l'usine RCA
1948
Montréal


12

Étape de l´electro-plating en salle de galvano-plastie : suite à la gravure de l´acétate, on le recouvre de nitrate d´argent qui infiltre les pores du sillon; on trempe dans un bain pour un traitement électro-chimique avec du zinc pour séparer cette nouvelle couche matrice en sillons inversés bonne pour le pressage; on répète l´opération pour produire un disque de métal utilisable; celui-ci est retrempé dans les bains pour faire une douzaine de matrices secondaires (stampers) afin de presser plus de disques.

13

Traitement électro-chimique de l'acétate
1948
Montréal


14

Après l'injection du nitrate d´argent, étape à la sortie du bain, juste avant de séparer la nouvelle matrice de zinc qui est collé au nitrate d´argent.