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Émélie Chamard poursuit son travail effréné encore quelques années. Si son retour a donné le réel coup d'envoi à l'Artisanat Chamard, un autre retour marquera la destinée de sa carrière et de son commerce. Jacques, le quatrième de ses fils qui travaille à la D.E.W. Line, dans le Nord canadien, décide de revenir à Saint-Jean-Port-Joli. Il a quelques économies et sa mère qui a 72 ans lui vend le magasin. Il réaménage les lieux et y installe l'atelier de tissage qui quitte pour la première fois la maison familiale. Le jeune propriétaire intègre de nouveaux produits à ceux déjà présents, dont des sculptures. Il fait travailler des dizaines de femmes, dont la majorité à leur maison. Elles tissent, font des tapis tressés, crochetés et de la courtepointe. Secondé par son épouse, Jacques fait de l'Artisanat Chamard une boutique de renom national et international. Il en sera le propriétaire pendant 30 ans.

La relève familiale assure la continuité de l'Artisanat Chamard et il en est de même en ce qui a trait à l'enseignement du tissage. Par son talent, Lucille, souvent comparée à sa mère, enseigne le tissage dans de plusieurs localités du Québec pendant plusieurs années par le biais des programmes d'éducation populaire et d'éducation aux adultes.

Émélie, pour sa part, n'arrêtera pas de travailler du jour au lendemain. Elle traverse régulièrement à l'atelier d'où elle revient avec des pièces dont il faut faire la finition à la main. Elle accompagne son fils dans de nombreuses expositions, car les gens du métier - sans jeu de mots - veulent la rencontrer. Ses plus belles réalisations sont exposées par le gouvernement provincial dans de grandes villes canadiennes, américaines et européennes.


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Émélie Chamard (1887-1981)
En mars 1963
Saint-Jean-Port-Joli (Québec) Canada
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Crédits:
Alphonse Toussaint, Studio Port-Joly