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Chapitre 1 – Immigration précoce

Premiers résidents juifs à Saint John

À la fin de la révolution américaine, en 1783, des milliers de personnes déterminées à rester fidèles au roi d’Angleterre, ont pris place à bord de navires au départ de New York et d’autres ports pour s’installer dans ce qui allait devenir Saint John, au Nouveau-Brunswick. À cette époque, cette région encore peu défrichée n’était qu’un modeste poste de traite peu adapté à l’installation de ces nouveaux arrivants. Au cours des premiers mois, les conditions de vie des Loyalistes étaient précaires et nombreux étaient ceux qui vivaient dans des tentes. Toutefois, quelques années ont suffi à construire une ville résidentielle et commerciale des deux côtés du port.

Parmi ces premiers arrivants se trouvait David Gabel, décrit comme « Hébreu » sur le manifeste des passagers d’un des navires transportant les loyalistes. Il est arrivé en 1783 avec femme et enfants.

Bien qu’on lui ait octroyé 200 acres de terre près de Fredericton, il a décidé de s’installer à Saint John avec sa famille et d’y ouvrir une boulangerie et une boucherie au square King. Rien ne permet de démontrer que les membres de la famille Gabel pratiquaient activement leur foi juive. David Gabel est mort en 1816.

Plus de quarante années s’écouleront avant qu’une communauté juive pérenne se développe dans la ville.

Cigariers d’Angleterre

Dans les années 1850, Saint John était devenue la troisième ville en importance dans ce qu’on appelait alors l’Amérique du Nord britannique. Son économie était axée sur la construction navale et le transport de marchandises en provenance et à destination des États-Unis et de l’Europe. La croissance de la ville était en grande partie attribuable à l’immigration.

 

Portrait officiel en noir et blanc de Solomon Hart portant des favoris en côtelette.

Solomon Hart, vers 1890

 

Une vague de Juifs est arrivée d’Angleterre entre la fin des années 1850 et le début des années 1870. La plupart des nouveaux arrivants étaient cigariers. Ils venaient de Londres, en Angleterre, en passant par New York.

 

Portrait officiel en noir et blanc d’une femme portant un col de dentelle et un pendentif.

Alice Hart, vers 1890

Solomon et Alice Hart, ainsi que leurs enfants, sont arrivés dans la ville en 1858. Ils ont été suivis l’année suivante par Nathan et Jane Green, accompagnés de leurs enfants, et par Henry Levy. Ces trois hommes étaient apparentés par alliance. Ce n’est que onze années plus tard que les frères Abraham et Israel Isaacs les ont rejoints. Ces derniers se sont ensuite mariés avec deux des filles Hart.

Portrait officiel en noir et blanc d’un homme au crâne dégarni portant une moustache.

Abraham Isaacs, vers 1900

 

Portrait officiel en noir et blanc d’un homme portant une moustache.

Israel isaacs, vers 1900

 

Selon les normes de l’époque, ces familles étaient aisées et se sont donc facilement intégrées à la société de Saint John. Les hommes des familles Hart, Green et Isaacs se sont installés en tant que cigariers.

 

Portrait de famille avec Louis et Elizabeth Green assis dans des fauteuils et entourés de leurs cinq enfants adultes (deux fils et trois filles).

Famille Green, vers 1910

 

Nathan Green était un philanthrope qui apportait son aide à l’asile des pauvres du comté et aux immigrants démunis qui arrivaient dans la ville. Il est le dernier résident de Saint John à avoir reçu le droit de cité avant la Confédération, en 1867. Ce privilège, payé par ceux qui avaient l’intention de faire des affaires dans la ville, était enregistré dans les comptes municipaux sous la rubrique des taxes d’affaires.

 

Devanture dotée d’une grande vitrine; au sommet, on peut lire « Havana Cigars » et, en bas, « Louis Green ». La vitrine expose des cigares et des produits de tabac. Deux hommes se tiennent debout dans l’entrée.

Magasin Green’s, vers 1920s