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8. Les congrégations religieuses et la consolidation du système scolaire catholique

Charles-Édouard Milette

Le curé Charles-Édouard Milette (1854-1908) , principal responsable de la venue de congrégations religieuses à Magog. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 2\photo # 384.

La croissance très rapide de la communauté canadienne-française de Magog à partir de la décennie 1880 obligea le système scolaire catholique à s’ajuster. Pour faire face à la hausse subite des besoins scolaires, le curé Charles-Édouard Milette misa sur la venue de congrégations religieuses enseignantes.

C’est dans ce contexte qu’arrivèrent les Sœurs Marianites de Sainte-Croix et des Sept Douleurs en 1885, les Frères du Sacré-Cœur en 1895 et les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus en 1907. C’est aussi dans ce contexte que furent construites les écoles suivantes : l’école de la rue du Collège en 1884 (qui devint l’Académie St-Patrice en 1895), le couvent des Sœurs de Sainte-Croix en 1891 (qui devint le couvent Sacré-Cœur en 1909) et la nouvelle Académie St-Patrice en 1915.

En dehors de la construction de bâtisses et de l’arrivée de nouveaux professeurs, l’un des impacts les plus importants de la cléricalisation du système scolaire catholique fut la quasi-disparition de l’école mixte chez les catholiques. Sauf exceptions, comme ce fut le cas de l’école de la rue du Collège, les congrégations religieuses masculines n’enseignaient qu’aux garçons et les congrégations féminines n’enseignaient qu’aux filles.

La séparation selon le sexe eut un impact sur la fréquentation scolaire, car elle introduisit de nouvelles contraintes. Dans certains cas, les filles avaient tendance à quitter l’école prématurément. Elles « [étaient] souvent confrontées à fréquenter une école payante et plus dispendieuse pour terminer le cours primaire, étant donné que les classes supérieures [étaient] offertes plutôt par le pensionnat [1] »,ce qui n’était pas le cas pour les garçons.

D’un autre côté, séparer les garçons et les filles demandait la construction de deux fois plus d’écoles. Or, en l’absence d’une école de garçon dans leur quartier, les garçons du quartier est de Magog étaient probablement plus prompts à intégrer le marché du travail que les garçons du centre-ville. La première école pour garçons de Magog-Est ouvrant en 1937, les garçons devaient donc «fréquenter l’école de l’autre paroisse ou […] mettre un terme à leur scolarisation pour aller travailler à l’usine non loin de chez eux [2] ».

Malgré ces limitations, rappelons toutefois que les places scolaires dédiées aux enfants catholiques augmentèrent grandement grâce à l’arrivée des congrégations religieuses.

Les congrégations religieuses à Magog

Deux nonnes

Les Sœurs Marianites de Sainte-Croix et des Sept Douleurs, arrivées à Magog en 1885. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 2\ photo # 438.

Douze frères dans leurs longs habits noirs posent en deux rangées.

Les Frères du Sacré-Cœur, arrivés à Magog en 1895. Source: Société d’histoire de Magog, PR024 fonds Studio R.C.\série commerciale\307-003.

Vingt-neuf nonnes posent

Les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus (F.C.S.C.J.), arrivées à Magog en 1907. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 3\photo # 456.

Les écoles

L’école de la rue du Collège

Magog Academy

Entre 1885 et 1898. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 2\photo # 444.

Le couvent de Sainte-Croix/du Sacré-Cœur/Saint-Patrice

Couvent et école pour filles

Entre 1891 et 1912. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 2\photo # 437.

Couvent Ste-Croix 1912

Entre 1912 et 1944. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 2\photo # 440.

Couvent Sacré-Coeur

Entre 1944 et 1974. Source: Société d’histoire de Magog, PR009 fonds Jacques Boivert\Sœurs de la Charité

Le collège/Académie Saint-Patrice

College St-Patrice

Entre 1898 et 1914. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fond Bibliothèque Memphrémagog\album 3\photo # 475.

École St-Patrice

Entre 1914 et 1934. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 2\photo # 445.

École St-Patrice

Entre 1934 et 1960. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 2\photo # 450.

École St-Patrice

Entre 1961 et aujourd’hui. Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 3\photo # 470.

Les élèves

Au couvent de Sainte-Croix/du Sacré-Cœur/Saint-Patrice

Une trentaine d'écolières assises à leur pupitre.

Sœur Gabrielle des Anges (F.C.S.C.J) et ses élèves (s.d.). Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 3\photo # 457

Dix adolescentes écrivent au dactylo.

Étudiantes du cours commercial s’exerçant au dactylo en mars 1953. Source: Société d’histoire de Magog, PR024 fonds Studio R.C.\série commerciale\440-002. 

À l’Académie Saint-Patrice

Une quarantaine d'écoliers

Élèves et frère du Sacré-Cœur (s.d.). Source: Société d’histoire de Magog, PR002 fonds Bibliothèque Memphrémagog\album 3\photo # 463. 

Plus d'une centaine d’écoliers posent devant l’Académie.

Les élèves de l’Académie (photographie prise entre 1914 et 1934). Source: Société d’histoire de Magog, PR001 fonds Jean-Maurice Lapalme\photo # 285. 


[1] Alain R. Roy (mémoire de maîtrise) Le développement de l’instruction publique catholique à Magog : ses rapports avec le processus d’industrialisation, 1879-1943, Université de Sherbrooke, 1995,  p. 101.

[2] Ibid. p. 121.