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Sessions de travail durant les vacances estivales: préoccupations politiques et crises à la villa Les Rochers

Sir Joseph Pope, secrétaire privé de Sir John A Macdonald, a écrit dans ses mémoires que lors de ses séjours à la villa Les Rochers, Sir John A. travaillait chaque jour durant la matinée et se reposait les après-midis.

Portrait noir et blanc plan moyen d'un homme (Sir Joseph Pope) posant les mains jointes devant lui, vêtu d'un costume trois pièces avec une cravate sur sa chemise à col haut; on distingue la chaîne d’une montre gousset sur son gilet. Son regard fait face à la caméra.

Sir Joseph Pope, date inconnue. Il était secrétaire privée de Sir John A. Macdonald pendant de nombreuses années.

 

Il passait le plus clair de son temps à signer des documents, à s’occuper de la paperasse générale, à rédiger des lettres et des télégrammes et à régler des dossiers politiques prioritaires.

Sir John A. Macdonald a connu sa première crise politique pendant qu’il séjournait à sa villa de Saint-Patrice : le scandale du Pacifique en 1873 (premier grand scandale politique au Canada après la création de la Confédération).

Une photo en noir et blanc de Sir John A. Macdonald, un homme âgé, vêtu d’un costume en laine, tenant dans sa main gauche une paire de lunettes.

Sir John A. Macdonald v. 1885-1889

 

Sir John A. Macdonald espérait qu’en se réfugiant à la villa Les Rochers, il éviterait ainsi la horde médiatique dans le sillage de ce scandale qui eut pour conséquence la défaite de son gouvernement.

Sir John A. choisit plutôt la fuite; il « disparut » pendant trois jours, laissant Lady Agnes et ses proches dans un état de grande agitation. Les rumeurs couraient et les journalistes spéculaient allègrement; l’un d’entre eux a même insinué qu’il s’était suicidé en se jetant du quai à bateaux à Rivière-du-Loup.

Sir John A. Macdonald revint finalement à la villa Les Rochers. Il confessa à lord Dufferin qu’il avait pris le train très tôt le matin en direction de Lévis pour ensuite entrer dans un bar et se noyer dans l’alcool.

Sir John A. dut faire face à une autre crise majeure durant l’été de 1885 : la rébellion de la rivière Rouge. Pendant deux décennies, le leader métis Louis Riel a mené une résistance farouche contre l’empiètement des colons canadiens sur les terres de son peuple.

Le gouvernement de Sir John A. Macdonald profita de l’avancement de la construction du chemin de fer Canadien Pacifique pour envoyer des troupes de miliciens afin d’apaiser la sédition. Riel fut tenu responsable de l’exécution d’un soldat britanique. Une accusation formelle de haute trahison fut portée contre lui le 6 juillet.

Photographie noir et blanc d'un homme assis (Louis Riel) tenant un document dans sa main, son regard porté vers l’avant. L'homme est barbu, a une chevelure noire bouclée et est vêtu d’un costume en laine avec cravate.

Louis Riel en 1873

 

Le procès de Riel débuta à Regina en juillet. Le jury reconnut sa culpabilité et il fut condamné à mort par pendaison.

Sir John A. fit transmettre une série de télégrammes dépêchant son cabinet ministériel à Saint-Patrice pour une réunion d’urgence . Sir Joseph Pope se chargea des réservations pour le transport terrestre et l’accueil des ministres.

Lors de cette rencontre ministérielle qui eut lieu à la villa Les Rochers à la fin août en 1885, étaient présents les ministres Samuel Tilley (ministre des Finances et Receveur général), Sir Hector-Louis Langevin (ministre des Travaux publics), John Henry Pope (ministre de l’Agriculture), Mackenzie Bowell (ministre des Douanes), Alexander Campbell (ministre de la Justice et procureur général), et Joseph-Philippe-René-Adolphe Caron (ministre de la Milice et de la Défense).

Sir John A. et son cabinet ont entre autres discuté de l’affaire Louis Riel ainsi que du besoin criant de financement pour la poursuite du chantier de construction du chemin de fer Canadien Pacifique.

Le cabinet décida d’avancer des fonds supplémentaires de cinq millions de dollars aux dirigeants du Canadien Pacifique (George Stephen et William Van Horne). Lors de cette même réunion, certains membres du cabinet recommandèrent à leur chef d’accorder l’amnistie au métis Louis Riel; ce que Sir John A. Macdonald refusa.