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« Comment j’ai trouvé ma santé »

Arrangement de fruits et légumes, reflété sur la surface d’une table

Appelée : Still life (nature morte) par l’arrière-petite-fille de Goodwin, cette peinture à l’huile représente un assortiment de fruits et légumes, les composants clé d’un régime équilibré, selon Goodwin. (W.A. Goodwin, Huile sur panneau, env. 1860. Cadre original.)

 

L’entreprise de peinture et papiers peints de W.A. Goodwin commençait à décoller alors que les Pères de la Confédération mettaient les touches finales sur leur projet d’unifier le Haut Canada, le Bas Canada, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. L’année était 1867; lui et Emma venaient tout juste de devenir nouveaux parents mais l’optimisme ne durerait pas. Moins d’un an après, Goodwin a été mis à l’épreuve quand il a développé la « colique du peintre », une condition grave associée à l’empoisonnement au plomb.

La condition médicale de la colique du peintre a d’abord été décrite comme telle dans les années 1820. Une décennie plus tard, la maladie était détaillée dans les revues médicales et dans les années 1860, la menace pour la santé humaine était bien connue.

« Cette maladie, la plus commune et la plus dangereuse pour les peintres, est causée par l’inhalation des vapeurs et la manipulation des différentes préparations de la céruse. Il s’agit d’une forme sévère de la colique qui peut aussi avoir des causes secondaires, mais lorsqu’elle est causée par le plomb, c’est la maladie la plus persistante, la plus pénible et la plus difficile à guérir. »

The Painter, Gilder, and Varnisher’s Companion, 10e édition, 1867 (pages 177-178)

 

La palette, le couteau et la boîte à couleurs de W.A. Goodwin. Remarquez les traces de peinture sur les objets.

La palette, le couteau et la boîte à couleurs de W.A. Goodwin. Remarquez les traces de peinture sur les objets.

Goodwin a retracé la cause de sa propre colique à son utilisation de l’acéto-arsénite de cuivre (Vert de Paris), une poudre toxique qu’on retrouve dans les pigments. Au cours des prochains huit mois, l’affliction de Goodwin devenait progressivement pire. En quête d’une guérison, le frère de Goodwin l’a mis à bord un train pour Battle Creek, au Michigan, où était situé le sanatorium célèbre Battle Creek, opéré par les adventistes du septième jour. Durant son séjour, Goodwin s’est soumis à un régime vigoureux, conçu pour lui permettre de regagner sa santé. Dans un bref essai intitulé How I Found Health (Comment j’ai retrouvé ma santé), il a écrit en 1927 à propos de son expérience:

« Le docteur qui m’a examiné m’a dit que je devais survivre sur 2 repas par jour. Je devais me promener avant le déjeuner à 8h, prendre une heure de repos à midi, écouter des discours éducationnels gratuits à 15h. Puis un moment de loisirs et je me couchais à 20h. Il y avait des cures à l’eau à tous les deux jours. Ce programme continuait pendant quatre semaines à mon grand soulagement et ma grande satisfaction. »

– W.A. Goodwin dans How I Found Health , 1927

Des jeunes dans un canoë conduit par un homme âgé. Le quai et le hangar à bateaux sont visibles à l’arrière-plan.

Photographie, W.A. Goodwin dans un canoë avec ses petits-enfants. Quelques années auparavant, lors de sa réhabilitation, Goodwin a construit des canoës dans une grange vide derrière sa maison.

 

Quand Goodwin est revenu au Canada, son frère l’a convaincu de consulter un médecin. « Donc je lui ai obéi », a écrit Goodwin plus tard, « et après un examen soigneux, le docteur m’a dit, « Jeune homme, si tu ne prends pas mes remèdes à toutes les semaines, tu seras prêt pour un cercueil dans 3 mois. » » Mécontent des promesses de la médecine conventionnelle, Goodwin a regagné sa santé en suivant une alimentation exclusivement basée sur les plantes. Il a pris congé temporairement de l’entreprise de peinture et a commencé à bâtir des canoës, vaisseau qu’il apprécierait jusqu’à l’âge de 90 ans et plus. Il a passé plus de temps en plein air et il a poursuit un style de vie actif et sain, sans alcool, viande, ni médicaments.

« J’ai refusé tout traitement pour les rhumes. Le meilleur remède est de jeûner pendant 2 ou 3 jours et boire de l’eau, manger des fruits simples…. sans viande ni oeufs. J’ai maintenant 87 ans, et les gens sont surpris de me voir travailler à l’atelier en train d’encadrer des portraits. Six ou 7 encadrements par jour ne sont pas difficiles pour moi. « La santé pour tous », c’est la meilleure santé. »

– W.A. Goodwin dans How I Found Health , 1927