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Le radar : une nouvelle invention

Radar 101

Le mot RADAR est l’abréviation de RAdio Detection And Ranging. Ça désigne un système qui utilise les ondes radio pour détecter la présence, la position et la vitesse d’objets qui sont à distance. Au tout début, les Britanniques l’appelaient la radiogoniométrie « Radio Direction Finding (RDF) ». Aux États-Unis, le United States Signal Corps — qui avait travaillé sur ces systèmes pour la marine — a créé l’acronyme « radar ». La Grande-Bretagne et le Canada ont utilisé ce mot à partir de 1942.

Un dessin au trait découpé d'un magnétron. Le magnétron utilise des électrons pour générer des micro-ondes. Leur fréquence est déterminée par les dimensions des cavités.

Dessin technique d’un magnétron à cavités, une invention qui a révolutionné le radar

La Grande-Bretagne et l’Allemagne ont tout deux commencé leur recherches radar pendant les années 1930. Les deux pays avaient basé leurs nouvelles recherches sur des expériences radio et électroniques qui ont débuté au début du 20ème siècle. Des inventeurs tels que Tesla, Butement et Pollard travaillaient avec la modulation radio et pulsée pour détecter les navires et autres objets métalliques, ce qui n’avaient guère suscité l’intérêt d’avant la Seconde Guerre mondiale. Par ailleurs, les Britanniques et les Américains n’étaient pas les seuls à expérimenter les ondes radio : le Japon, l’Union soviétique, les Pays-Bas, la France et le Canada utilisaient également cette technologie.

Les tensions en Europe étant de plus en plus fortes au milieu des années 1930, l’intérêt pour ces expériences a été ravivé. En janvier 1935, le comité CSSAD (pour « Committee for the Scientific Study of Air Defense ») se réunit pour la première fois en Grande-Bretagne, où des méthodes de suivi par radar ont été testées. Le scientifique écossais Robert Watson-Watt était l’un des participants ; il a été un des pionniers de l’utilisation britannique du radar. Watson-Watt et plusieurs autres scientifiques ont contribué à la création du système « Chain Home » (chaîne-maison), un système d’alerte précoce utilisé sur la Manche, qui jouerait un rôle déterminant dans la défense britannique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après la guerre, les travaux sur la technologie radar ont quelque peu ralenti. Par la suite, il y a eu une renaissance dans les années 1980-2000 ; les systèmes et technologies radar sont utilisés de maintes façons par la société moderne. La plupart parmi nous n’en connaissent que quelques-uns — comme par exemple les radars pour guider et suivre les avions, ou ceux qui ciblent les conducteurs rapides ; une des utilisations les plus courantes du radar s’agit de prévisions de temps.

Image en noir et blanc de 2 hommes au barbecue, portant des toques et tabliers de chef ludiques ; chacun des deux porte aussi une chemises et une cravate.

Sir Robert Watson Watt au barbecue avec l’ancien commandant de la base ARC Clinton, K.R. Patrick (v. 1946)

Le réseau « Chain Home »

Le militaire a débuté son travail sur le réseau britannique de radiogoniométrie RDF en mars 1936. Ce réseau était composé de 20 stations disséminées le long de la côte sud-est de la Grande-Bretagne. Chaque station avait une tour émettrice de 350 pieds (106,7 m) et deux récepteurs de 240 pieds (73,2 m) — tous dirigés de l’autre côté de la Manche.

Les premières stations pouvaient percevoir arriver des avions à une distance maximale de 128,7 km. Officiellement connu sous le nom d’AMES Type 1 (pour « Air Ministry Experimental Stations »), le réseau était plutôt connu sous le nom de « Chain Home » (CH) et finirait par encercler toute la Grande-Bretagne.

Image en noir et blanc d’une tour radar avec vue sur la campagne et l’océan.

Tour « Chain Home Low » à la base RAF Hopton en Angleterre

Au moment où la guerre a éclaté en 1939, les scientifiques avaient découvert quelques failles dans le système CH. Celles-ci incluaient le fait qu’il y avait peu d’échos de signaux de radar d’altimétrie dans les zones vallonnées et le fait qu’il était impossible d’être certain si un avion était allié ou ennemi. Une solution a éventuellement été trouvée pour chaque problème décelé.

Mais le plus gros défaut du système était que les avions étaient capables voler sous le radar (c’est-à-dire, à des hauteurs inférieures à environ 275 m). Pour résoudre ce problème, on a rajouté un second ensemble de stations — AMES Type 2 ou « Chain Home Low » (CHL) — qui était destiné à capturer les avions qui volaient à basse altitude. Ensemble, les stations CH et CHL ont aidé à avertir les Britanniques d’attaques aériennes imminentes, ce qui a sûrement sauvé d’innombrables vies.