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Écrasement sur la piste d’atterrissage : Le City of New York (1930)

Les vols transatlantiques étaient des entreprises dangereuses et, comme l’a prouvé le Sir John Carling, les pilotes étaient confrontés à des destins incertains au-dessus de l’Atlantique. Mais dans le cas du City of New York de John Henry Mears, la piste d’atterrissage elle-même pouvait également être un ennemi dangereux.

Navigateur expérimenté et producteur de Broadway, Mears détenait le record du vol autour du monde le plus rapide, ayant fait le tour de la terre en moins de 24 jours en 1928. Le Graf Zeppelin a ensuite battu ce record de trois jours à l’automne 1928, et Mears, un compétiteur acharné, était déterminé à détenir à nouveau le record.

Le 2 août 1930, Mears et le pilote Harry Brown quittent Roosevelt Field, à New York, pour leur tentative de vol autour du monde. Leur première escale est Harbour Grace. Ils prévoient également d’atterrir en Irlande, en Angleterre, en Belgique, en Pologne, en Lettonie, en Lituanie, en Chine et au Japon, puis de rentrer au Canada par le Pacifique.

Avant de partir, l’actrice d’origine canadienne Mary Pickford, surnommée « la chérie de l’Amérique », offre à Mears un chien, Tailwind, qui devient la mascotte bien-aimée du vol.

Photographie en noir et blanc de l’avion City of New York sécurisé sur la piste d’atterrissage, entouré d’une foule, notamment un homme en uniforme, possiblement un policier. Le numéro de repère NR-500-V est visible sous l’aile droite de l’avion.

Le City of New York sur la piste d’atterrissage de Harbour Grace, 1930.

 
Le City of New York atterrit à Harbour Grace à 13 h 50 devant une petite foule. Frank Archibald, représentant le premier ministre, leur souhaite officiellement la bienvenue à Terre-Neuve. Mears déclare aux journalistes rassemblés qu’il est certain de pouvoir battre le record une fois de plus.

Malheureusement, Mears se montre trop enthousiaste. Ignorant les avertissements météorologiques de l’Airport Trust Company, l’équipage décide de reprendre le vol avant le lever du jour le lendemain matin. À la demande de Brown, des fusées éclairent l’extrémité ouest de la piste et les phares des voitures stationnées éclairent le décollage.

Pour profiter du vent du sud-ouest de la journée, l’avion part en diagonale, d’est en ouest. En roulant sur la piste, l’avion perd le contrôle et s’écrase sur des buissons et des rochers près de la bordure sud du terrain.

Photographie en noir et blanc de deux hommes debout derrière l’avion City of New York, après l’écrasement sur la piste d’atterrissage de Harbour Grace. L’avion est très endommagé sur le côté droit de la photo.

L’épave du City of New York sur la piste d’atterrissage de Harbour Grace, 1930.

 
Les dégâts causés par l’accident sont importants. Brown est indemne, mais Mears se plaint d’une blessure à l’épaule. Cependant, ils ont bientôt un problème plus important : leur chien a disparu! Effrayé par l’accident, Tailwind s’était enfui dans les bois près de la piste d’atterrissage.

Affolé, Mears offre une récompense de 100 dollars en échange du retour du chien sain et sauf, ce qui n’est pas une petite somme en 1930. Heureusement, Tailwind est bientôt retrouvé à Riverhead, une localité voisine, par George Hunt.

Bien que l’avion soit irréparable, les hommes sont reconnaissants de leur sortie miraculeuse. Ils se sont promis de voler à nouveau. Aujourd’hui, les habitants ont encore des souvenirs de ce célèbre écrasement, et des objets de l’avion sont exposés au Conception Bay Museum.