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Récits partagés : travailler dans les carrières

Les carrières étaient une présence constante dans la vie des familles de la Thames River Valley, marquée par les vibrations du sol, les baignades estivales et l’implication multigénérationnelle dans l’industrie du calcaire.

Dans le clip audio ci-dessous, Sandra Spratt explique comment son mari a suivi les traces de son père et de son grand-père pour commencer à travailler à la carrière.

Black and white photograph of three men standing together at the edge of a quarry pit.

Membres de la famille Spratt, date inconnue

Écouter l’extrait avec la transcription : Les Spratt : une affaire familiale

Problèmes de carrière

Une convention collective de 1966 révèle neuf groupes (le neuvième groupe n’est pas représenté sur la photo ci-dessous) de salaires horaires dans la carrière de Domtar. Les carriers pouvaient s’attendre à être payés 2,23 $ l’heure en 1966. Un dynamiteur était payé 2,29 $, un conducteur de camion-benne ou un opérateur de four rotatif, 2,38 $, un opérateur de concasseur de criblures, 2,44 $. Les forgerons, les foreurs et les électriciens étaient payés entre 2,51 et 2,77 $. L’année suivante, en 1967, tous les employés ont obtenu une augmentation de 0,17 $ l’heure. Mme Spratt explique que les carrières ont incité de nombreux travailleurs à rester pour un salaire stable, mais il est vrai que les trois carrières côte à côte pouvaient donner lieu à des comparaisons.

Une liste des salaires versés aux travailleurs regroupés en 8 groupes

Pages d’une convention collective, 1966

 

Cliquez sur la photo ci-dessous pour voir de plus près les fiches de paie et les différents taux de salaire des ouvriers de carrière de 1962.

3 relevés de résultats de Gypsum, Lime & Alabastine Ltd et Domtar Ltd.

Relevé des gains et fiches de paie des carrières, 1962

Conflits de travail dans les années 1970

Domtar, BeachviLime et Stelco étant voisines, les travailleurs savaient quand « l’herbe était plus verte dans le pré du voisin ». Le 1er octobre 1975, les travailleurs de Domtar débrayent, amorçant une grève de 20 semaines. On vide les concasseurs, on gare les camions et on coupe le carburant dans les fours. D’après un registre de grève, les grévistes sont soupçonnés d’avoir desserré les freins de trains et lancé des pierres pour briser des vitres pendant le conflit. Des barrières sont érigées à l’entrée de l’usine le 27 octobre, et diverses installations sont munies de lumières, de barbelés et de cadenas. En février 1976, on arrive enfin à une entente et le site peut reprendre ses activités.

En novembre 1978, les négociations entre le syndicat section 9-640 des travailleurs de l’industrie pétrolière, chimique et atomique et les responsables de la carrière sont de nouveau au point mort. Les travailleurs réclament la parité salariale avec les deux autres carrières de calcaire. Ils demandent davantage de congés après 30 ans de service et une amélioration des codes de santé et de sécurité. Les premiers employés des carrières travaillaient en salopette, avec gants et casque comme unique protection et sans protocole de sécurité ou presque. Les grèves ont abouti à de meilleurs systèmes de sécurité pour les travailleurs et à de meilleurs salaires que ceux qui avaient séduit les Spratt.

Une photo d'une coupure de journal sur les grèves de Domtar

Coupure d’image de la Woodstock Sentinel Review, 1975

Des grévistes de Domtar autour du poêle dans une cabane auto-construite

Des grévistes de Domtar autour d’un poêle, 1975