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2 – Histoire de l’alpinisme en Colombie-Britannique

Cette carte déligne le bassin de la rivière Fraser illustrant les vallées, les rivières, les glaciers, les sommets de montagne en se servant de différentes nuances de couleurs.

Carte du sud de la Colombie Britannique et la Chaîne Côtière.

La chaîne Côtière de Colombie-Britannique fait partie des territoires traditionnels des Premières nations Squamish et Lil’wat. Ladite chaîne est demeurée inexplorée par les Européens jusqu’en 1789, année à laquelle la crise Nootka a amené les Espagnols et les Anglais au bord de la guerre. Après la crise, le capitaine George Vancouver a été chargé d’explorer la côte nord-ouest du Pacifique et d’en dresser la carte. Au cours du siècle suivant, la colonisation de la côte du Pacifique par les Européens s’est axée sur les vallées fluviales fertiles des fleuves Fraser et Columbia. L’alpinisme n’a été pratiqué par les colons européens qu’à partir de la fin du 19e siècle et était surtout pratiqué dans les montagnes situées en face du port de Vancouver, à savoir les montagnes North Shore.

Photographie en noir et blanc d'un groupe d’hommes faisant la queue devant la cabane en rondins. La neige couvre le sol autour de la cabane et les arbres en arrière-plan sont dépouillés.

La première cabane du BCMC bâtie sur le mont Grouse en 1910, avant l’ajout du porche couvert.

Les montagnes North Shore ont vu naître deux clubs alpins : le Club alpin de Colombie-Britannique (BCMC) créé en 1907 et l’University of British Columbia’s Varsity Outdoor Club (Club de plein air de l’Université de la Colombie-Britannique, UBC-VOC) créé en 1917.

Au cours des premières décennies du siècle, l’alpinisme sur la côte ouest était pratiqué uniquement sur les montagnes situées à une très grande proximité de Vancouver. La seule exception notable était la première ascension du mont Garibaldi en 1907.[1]

Le vent fait scintiller la couleur bleu profond du lac Garibaldi et les glaciers tout en haut miroitent au soleil. Le rocher brun et gris du pic montagneux dans l’arrière-plan se distingue des pentes jonchées d’arbres à feuilles persistantes d’un vert profond qui bordent le lac.

Le mont Garibaldi (2 678 m) est le plus haut du parc provincial de Garibaldi et fut la première montagne escaladée par le BCMC en dehors des montagnes du North Shore en 1907.

Le BCMC et l’UBC-VOC ont vu le jour de façon similaire, à savoir en construisant des refuges de club sur les monts Grouse et Seymour ainsi que Hollyburn. Tous deux ont œuvré à la promotion des activités de plein air de même que la protection et la conservation des milieux montagneux. En 1926, le gouvernement provincial a classé la région du mont Garibaldi parc provincial, en conséquence directe d’une campagne épistolaire menée par les membres du BCMC.

Fleurs alpines roses, blanches et jaunes écloses dans la prairie alpine verte. Des bouquets d’arbres à feuilles persistantes sont visibles au loin.

Éclosion de fleurs alpines dans la prairie alpine située en dessous de l’Aiguille noire en août 1944.

En fait, si vous parcourez l’histoire, vous apprendrez qu’il a servi de local d’habitation à certains membres durant la Grande Dépression. Ces derniers n’avaient pas les moyens de vivre ailleurs.[2]

Après les deux guerres mondiales et la Grande Dépression, le nombre d’adhérents et la participation aux clubs alpins ont souffert du déficit d’approvisionnement ainsi que de la limitation de l’accès au revenu disponible.

Le développement des infrastructures au cours des années 1950 a fourni un accès routier à la station de ski du mont Seymour; il n’était donc plus nécessaire aux membres de passer par les cabanes du club pour accéder aux stations de ski de North Shore.

Un homme barbu affublé d’un bonnet bleu et de lunettes au-dessus de la tête pose à côté d’une femme portant une chemise carreautée et dont les lèvres sont teintées d’un écran solaire.

Audioclip accompagné de la transcription: refuge Plummer

Martin et Esther Kafer[3] faisaient partie de l’afflux de nouveaux immigrants arrivés en Colombie-Britannique après la Deuxième Guerre mondiale et ont, avec l’aide d’autres nouveaux venus, contribué à donner un nouveau dynamisme au BCMC.

Les progrès en matière de matériel d’alpinisme et de technologie ont rendu possible le choix d’itinéraires plus techniques ainsi qu’une exploration plus en profondeur de la chaîne Côtière. La construction de nouveaux parcs provinciaux, d’espaces de loisirs et de routes nationales a permis aux deux clubs de bâtir des refuges dans de nouvelles localités.

Plusieurs membres s’adonnent au travail de construction, en soulevant une solive de plancher tout en essayant de la placer convenablement.

Le refuge de l’UBC-VOC en construction à Whistler au cours de l’été 1965.

La station de ski du mont Whistler a été officiellement ouverte au public en janvier 1966. L’UBC-VOC a décidé de construire une nouvelle cabane à Whistler de sorte à disposer d’un meilleur accès au domaine skiable ainsi qu’à l’arrière-pays dans le cadre d’expéditions d’escalade et d’alpinisme dans la chaîne Côtière.

Le BCMC a choisi de construire de nouveaux styles d’abris servant de refuges dans des lieux plus éloignés ainsi qu’en milieu alpin de la chaîne Côtière.

[1] Chic Scott. Au-delà des limites : histoire de l’alpinisme au Canada (Pushing the limits: the story of Canadian Mountaineering). Calgary, AB : Rocky Mountain Books, cc2000. P. 69.

[2] Martin et Ester Kafer. Transcription d’entretien oral, 24 juin 1997; fait par le club d’alpinisme de Colombie Britannique; Source: North Vancouver Museum and Archives; Date: 24 juin, 1997.

[3] Entrevue orale avec Martin et Ester Kafer; Intervieweur: Jeff Slack; Source: Whistler Museum and Archives Society; Date: 2013.