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Le sens communautaire

Belle avait la réputation d’être sociable à l’extrême. C’était une excellente hôtesse. Des rubriques sociales et des articles de journaux étaient publiés au sujet d’événements qu’elle organisait et de sa participation aux groupes et sociétés de Calgary. Dans une annonce de son décès, on la qualifiait « d’hôtesse la plus importante de l’Alberta », qui avait « reçu la plupart des visiteurs distingués de la ville. Son invité le plus illustre était Sa Majesté le Roi Édouard VIII, puis le prince de Galles, qu’elle a reçu à trois reprises ». [traduction libre][1]

Invitation à la réception dans le jardin de Beaulieu en compagnie du prince de Galles

Invitation à une réception dans le jardin en compagnie du prince de Galles, 1919. Collection de la société de conservation de la maison Lougheed 2007.016.001.

Photo d’une réception dans le jardin officiel de Beaulieu avec le Prince de Galles

Réception dans le jardin de la résidence du sénateur Lougheed, Calgary, Alberta, vers les années 1900. Archives du Glenbow NA-3232-91.

En 1916, lorsque le roi George V a nommé James chevalier en raison de sa contribution à la Première Guerre mondiale, James est devenu Sir Lougheed et Belle est devenue Lady Lougheed. À Beaulieu et à leur chalet de Banff, elle recevait des amis et des invités affiliés à la carrière politique et professionnelle de James. Elle appuyait la carrière politique de son mari en organisant des événements et en assistant à des événements en son absence, souvent en compagnie de leur fils Clarence. Elle a également voyagé avec James à l’occasion de visites officielles au Canada et en Europe. Dans une rubrique d’un journal de Calgary, on s’était effrontément moqué d’un de ses récents voyages à Ottawa.

« Une grande perte temporaire a été subie par la scène sociale officielle de la Capitale en raison du retour à Calgary de Mme James A. Lougheed… l’une des hôtesses les plus dynamiques et les plus populaires depuis la prise du pouvoir par le gouvernement Borden… C’est tout à fait naturel qu’elle veuille rentrer dans l’Ouest dès que ses fonctions à Ottawa le permettent. » [traduction libre][2]

Programme de danse et crayon

Programme de danse, sans date. Collection de la société de conservation de la maison Lougheed 2001.016.001.

Plusieurs générations plus tard, la famille de Belle s’est entretenue de son influence et de ses talents d’hôtesse. La belle-fille de Belle, Mary Stringer Hardisty, qui avait épousé Norman, a raconté des histoires à sa propre belle-fille, Flora Hardisty, affirmant qu’il ne faisait aucun doute que c’était Belle qui était responsable de la maisonnée.

« Mary parlait d’elle et racontait à quel point elle était stricte. Mary maîtrisait l’art de recevoir. Elle l’avait appris de grand-mère, une hôtesse hors pair. Il ne fait aucun doute qu’elle avait une bonne étoffe. Je pense qu’elle était la force motrice derrière James. » [traduction libre][3]

Après le décès de James en 1925, Belle a continué de fréquenter les connaissances et les amis qu’elle s’était faits dans le cadre de leur vie publique, puis elle a continué de recevoir des gens importants.

 

Épinglette en émail de l’OIFE avec le drapeau de l’Union royale en son centre et la couronne tout en haut

Ordre impérial des filles de l’Empire, épinglette de membre, 1954. Collection de la société de conservation de la maison Lougheed.

Joe Lougheed parle de l’implication de Belle dans la communauté, avec transcription.

Belle jouait un rôle actif au sein de plusieurs organismes réservés aux femmes. En 1909, quand la Ville a adopté une loi visant à empêcher les femmes mariées de voter aux élections municipales, Belle a protesté avec d’autres femmes de Calgary. Elle a joué un rôle au sein de l’Ordre impérial des filles de l’Empire, des Infirmières de l’Ordre de Victoria, des conseils local et national des femmes, de la société d’aide aux femmes méthodistes, de la société d’aide aux enfants de Calgary et de la société de protection des chats de Calgary. Elle a aussi aidé à mettre d’autres organismes sur pied.

« Récemment, les pionnières de l’Alberta ont organisé une association pour les pionnières et les femmes d’âge mûr. Leur raison d’être consiste à rassembler et à préserver tous les livres, toutes les chartes et tous les souvenirs des débuts de l’histoire de l’Alberta. Lady Lougheed, qui nous a gracieusement accueillies chez elle pour notre réunion inaugurale, a été choisie, à l’unanimité, comme première présidente de cette société, qui est probablement la seule du genre au monde. » [traduction libre][4]

Châtelaine en argent de Belle : trois minuscules carnets et un crayon avec chaînes en argent

Châtelaine, vers les années 1900. Collection de la société de conservation de la maison Lougheed 2001.002.009.

Belle s’intéressait à la conservation des bâtiments historiques. Elle vouait un attachement à la maison où elle et James avaient habité alors qu’ils étaient jeunes mariés. Elle se disait qu’ils auraient dû la rénover et lui donner une autre utilité avant d’emménager à Beaulieu.

« [L]eur première demeure sur l’avenue Stephen… a été témoin de nombreux événements historiques importants et d’un bonheur propre à cette époque. » [traduction libre][5]

Son point de vue a été publié dans un article du Calgary Daily Herald publié en 1932.

« Lady Lougheed déplore la démolition de monuments et de bâtiments qui rappellent les origines de cette ville. À l’instar de bien d’autres, elle croit qu’il serait bon d’avoir une société vouée à la préservation de ces lieux historiques. » [traduction libre][6]

Photo de la maison Beaulieu et de ses jardins officiels, montrant sa place de choix dans le quartier

« Beaulieu », résidence du sénateur James Lougheed, Calgary, Alberta, vers les années 1910. Archives du Glenbow NA-4441-2.

[1] « Pioneer Westerner Passes – Lady Lougheed… » The Calgary Daily, le vendredi 13 mars 1936

[2] « An Alberta Woman Who Leads In the Official Set at Ottawa », Morning Albertan, le 4 avril 2012

[3] David Bly, « A daughter of the West who made a difference », The Calgary Herald, le 30 décembre 2001

[4] « Canadian Women in the Public Eye », Saturday Night, le 16 septembre 1922

[5] Jennifer Bobrovitz et Trudy Cowan, « Reasoned Speculation », Remembering Chinook Country, 2005, p. 29

[6] « Alberta Women We Should Know », Calgary Daily Herald, le 17 décembre 1932