Passer au contenu principal

La ruée pour le « Nouvel-Ontario »

Les prospecteurs sont assis sur le bord de leur canot sur la rive. À l’arrière-plan, on aperçoit les rapides d’une rivière et un paysage rocheux bordé d’arbres.

Les prospecteurs Sandy McIntyre et Hans « Jock » Buttner dans le nord-est de l’Ontario, vers 1913

 

La communauté de Kirkland Lake a connu sa part de hauts et de bas au cours des cent dernières années.

Comme de nombreuses villes minières, l’économie de Kirkland Lake a toujours dépendu de la durée d’ouverture des mines et de la valeur du minerai extrait. Les forces extérieures dictant la valeur de l’or ont eu une incidence sur l’extraction et la production d’or, ainsi que sur le nombre de personnes que les mines pouvaient embaucher. Comme la valeur de l’or croît et décline, il en va de même pour la population des mineurs et de leurs familles dans la ville.

Mais avant de se pencher sur l’histoire des raisons qui ont poussé des gens de tous horizons à s’installer à Kirkland Lake, il est important d’examiner comment et pourquoi la ville elle-même a vu le jour. Et cela nous renvoie au début des années 1900.

Le potentiel du nord de l’Ontario

Pamphlet de couleur bleue avec le titre et l’éditeur en lettres noires sur la couverture.

Pamphlet sur le T&NO Railway, 1917

Au début du 20e siècle, le nord-est de l’Ontario était encore considéré comme une région éloignée faite de forêts boréales, de lacs, de fondrières et de mouches noires.

Bien que cela soit toujours vrai, c’est aussi à cette époque que l’économie du Nord, axée sur les ressources, a commencé à se développer à un rythme effréné.

La région était déjà habitée par les Algonquins, les Ojibwés et les Cris. La population des Premières nations, des Métis et des nouveaux colons était peu nombreuse et répartie sur un vaste territoire.

Leurs moyens de subsistance, à savoir la chasse, l’agriculture à petite échelle et la récolte de fourrures et de bois d’œuvre, continuent d’alimenter l’économie provinciale.

Photographie en noir et blanc d’un train à vapeur sur le T&NO Railway dans le nord-est de l’Ontario.

Un train de voyageurs à vapeur sur le T&NO Railway dans le nord-est de l’Ontario, vers 1915

 

Toutefois, le gouvernement ontarien de l’époque souhaitait encourager la colonisation des terres du Nord et augmenter leur productivité agricole. Comme seuls les rivières et les sentiers accidentés permettaient d’accéder à la région, il fallait construire une ligne de chemin de fer fiable.

Ce qui allait devenir un train de colonisation allait ouvrir la région et amener des migrants dans le « Nouvel-Ontario ». Ces nouveaux arrivants défrichaient les terres pour l’agriculture et, à leur tour, expédiaient le surplus de produits et de bétail vers le sud. Un moyen de transport fiable signifiait la durabilité de toute la région et l’expansion de l’économie ontarienne.

Couverture d’une brochure de couleur brune avec le titre et l’éditeur en lettres noires.

Livret pour le T&NO Railway

Bon nombre de ces nouveaux arrivants ont quitté leur foyer dans le sud de l’Ontario en se basant sur les commentaires élogieux d’amis et de membres de leur famille qui avaient fait le voyage vers le nord des années auparavant, alors que le voyage se faisait par bateau à vapeur.

Ces colons et ces premiers agriculteurs étaient principalement d’origine anglaise et écossaise, et lorsqu’on leur a demandé de soutenir les objectifs du gouvernement de l’Ontario (et de l’Empire britannique), ils l’ont fait.

La campagne publicitaire agressive du gouvernement pour promouvoir le Nouvel-Ontario visait également les personnes vivant en dehors du pays. Des brochures ont été envoyées à des pays comme l’Estonie, la Finlande, la Norvège et la Suède, car on croyait que les Européens du Nord étaient habitués aux climats froids et qu’ils prospéreraient dans le nord de l’Ontario.

Ce que le gouvernement provincial n’a pas réalisé à l’époque, c’est l’ampleur de la manne économique que la construction du chemin de fer allait involontairement générer.