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La grève des « Fros » de juin 1934

Photographie en noir et blanc d’un chemin avec des gens rassemblé sur les côtés et cinq policiers, dont deux en uniforme, au centre. La fonderie Horne est en arrière-plan.

Plusieurs policiers à la barrière de la mine Horne.

La grève des « Fros » de juin 1934, un événement majeur qui marque considérablement l’histoire de Rouyn et de Noranda, est le premier conflit ouvrier à la mine Horne. Bien que le développement minier a atténué les effets de la Grande Dépression des années 1930 dans le district minier de Rouyn, cette période est tumultueuse sur le plan des relations de travail.

Les « Fros » par Richard Desjardins :

Pochette de l'album Au club soda de Richard Desjardins sur laquelle l’artiste joue au piano sur une scène devant un public.

Pochette de l’album Richard Desjardins au Club Soda.

Écoutez l’entrevue avec la transcription

Traditionnellement, la compagnie Noranda a l’habitude d’engager une main-d’œuvre diversifiée afin de réduire le plus possible la solidarité et donc d’éviter la syndicalisation. Par conséquent, la main-d’œuvre de cette mine est principalement composée d’immigrants internationaux à l’époque.

Photographie en noir et blanc de gens rassemblés sur deux trottoirs parallèle devant la fonderie Horne qui est en arrière-plan.

Une foule rassemblée sur les trottoirs de bois devant la mine Horne.

Après l’implantation du syndicat Mines Workers Union of Canada, affiliés à la Workers Unity League, un syndicat communiste, environ 300 des 1400 employés de la mine Horne, essentiellement des immigrants d’Europe centrale et de l’est, décident de débrayer.

Les demandes des grévistes sont simples : en plus de l’amélioration des vestiaires et de la ventilation sous-terre, ils réclament des journées de travail de 8 heures, la possibilité d’être affilié au syndicat de leur choix, 10 % d’augmentation salariale ainsi qu’une meilleure rémunération du temps supplémentaire.

Ça été joliment dur pour ces gens-là parce que c’était une grève illégale et inorganisée, on va dire. Et puis ces gens-là n’ont certainement pas eu le mérite, le crédit qu’ils auraient dû avoir de cette grève-là.

M. Rémi Jodouin, 1976

Couverture d'un livre en noir et vert avec le visage d'un mineur casqué avec le nom de l'auteur Rémi Jodoin, l'éditeur Éditions québécoise et le titre En-d'ssour.

Couverture du livre En-D’ssour de Rémi Jodouin.

Entrevue avec Rémi Jodouin à propos de la grève des « Fros » de juin 1934 :

Écoutez l’entrevue avec la transcription

En guise de réponse, la Noranda Mines engage des briseurs de grève, dont la plupart sont Canadiens français. De leur côté, la Police provinciale et la Gendarmerie royale du Canada répriment brutalement la grève, qui ne dure que 10 jours. Finalement, plus d’une centaine d’immigrants sont congédiés et  plusieurs sont déportés.

Pour en apprendre davantage :

Odette Vincent, dir., Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue, Québec, IQRC, 1995, p. 308.

Marc Vallière. Des mines et des hommes : histoire de l’industrie minérale québécoise des origines au début des années 1980, Québec, Le ministère de l’Énergie et des Ressources, 1989, p. 217.

Evelyn Dumas, Dans le sommeil de nos os ; quelques grèves au Québec de 1934 à 1944, Montréal, Leméac, 1971, p. 25 à 42.

Rémi Jodouin, En d’ssour, Montreal, Editions Québécoises, 1973, p. 102.