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La bataille de la taverne Montgomery

Mackenzie considérait la rébellion du Bas‑Canada comme une occasion idéale : il pourrait s’emparer du pouvoir à Toronto pendant que les troupes britanniques étaient massées au Québec. Le 4 décembre, 500 hommes partirent de la taverne Montgomery et descendirent la rue Yonge vers Toronto, dans le but d’occuper l’hôtel de ville. Le 5 décembre, un petit groupe de loyalistes arrêta les marcheurs en les chargeant et en tirant sur eux, ce qui amena beaucoup d’entre eux à prendre la fuite.

Le 6 décembre, les rebelles s’emparèrent d’une malle-poste et apprirent qu’une force composée de 1 500 civils et militaires s’apprêtait à attaquer la taverne Montgomery. Le 7 décembre, 1 000 miliciens et soldats britanniques s’avancèrent contre 300 rebelles. Des coups de feu furent échangés, des boulets de canon s’abattirent sur l’édifice, et les rebelles furent vaincus en 20 minutes à peine. Beaucoup d’entre eux prirent la fuite, laissant la taverne Montgomery aux mains des soldats, qui la réduisirent en cendres.

Photo de deux boulets de canon qui ont servi pendant la Rébellion.

Le temple de Sharon possède deux boulets de canon qu’on a découverts sous les décombres de la taverne Montgomery.

Deux Enfants de la paix – James Henderson et James Kavanagh – perdirent la vie dans la rue Yonge pendant la bataille. Beaucoup d’autres furent emprisonnés, et l’un d’eux, Alexander McLeod, fut déporté dans la colonie pénitentiaire britannique de la terre de Van Diemen (aujourd’hui la Tasmanie). Par ailleurs, deux rebelles, Samuel Lount et Peter Matthews, furent condamnés à la mort par pendaison.

Illustration en noir et blanc de la bataille de la taverne Montgomery montrant la mort par balle du colonel Robert Moodie.

Illustration de la bataille de la taverne Montgomery montrant la mort par balle du colonel Robert Moodie.

Les soldats britanniques traquèrent les rebelles, dont beaucoup furent emprisonnés et traduits en justice. Leur acte d’accusation se lisait comme suit :

« Étant poussés et séduits par l’instigation du diable comme félons et traîtres envers notre Souveraine Dame la Reine, ils se sont joints illégalement, malicieusement et traîtreusement à 500 personnes armées et équipées en guerre qui ont tenté, par la force des armes, de soulever l’insurrection et la rébellion afin de renverser et détruire la Constitution de cette province, au mépris de leur devoir d’allégeance et contre la paix de notre Dame la Reine, sa couronne et sa dignité. »

Au Haut‑Canada, plus de 800 personnes furent arrêtées pour avoir appuyé la Rébellion de 1837. David Willson lui-même fut arrêté pour ce motif, mais il fit valoir qu’il n’avait jamais préconisé le recours aux armes et qu’il n’appuyait que des réformes pacifiques. Toutefois, la rumeur courut que les partisans du gouvernement comptaient incendier le temple en guise de représailles.