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S’y rendre – Les premières expéditions et les nouveaux vacanciers dans la péninsule gaspésienne

Au XIXe siècle, les vacanciers allaient en Gaspésie, mais les touristes se faisaient rares. C’était difficile de s’y rendre, et pire encore, de s’y déplacer.

Paysage forestier traversé par une rivière. Au bas de la photographie deux hommes autochtones manient un canot à l’aide de pôles. Sur la berge de la rivière on aperçoit un tipi et au loin quelques maisons rustiques au pied deux collines.

Les premiers voyageurs de la région se déplaçaient à pied ou en canot, se reposaient dans des abris rudimentaires et campaient le long des rivières et des lacs.

 

Les villages le long de la côte n’étaient accessibles que par bateau. La route reliait une poignée de villages, mais la plupart restaient isolés. Et là où passait une route, elle était souvent érodée, parfois impraticable ou même carrément dangereuse, en raison des fissures et crevasses majeures et des ornières nombreuses. Dans bon nombre de secteurs, il n’y avait tout simplement pas de route.

Gaspé était le principal port de la région. Non seulement de nombreux bateaux de pêche y rentraient chaque soir, mais les transatlantiques qui venaient de traverser l’océan y faisaient régulièrement escale. Par ailleurs, des visiteurs de plus en plus nombreux s’y rendaient pour découvrir les attraits naturels de ce coin de pays; toutefois le tourisme n’y était nullement organisé. Le changement est arrivé avec les bateaux à vapeur qui assuraient les services maritimes sur le Saint-Laurent et s’arrêtaient à Gaspé. L’industrie et le commerce se sont développés, ouvrant de nouveaux horizons aux entrepreneurs locaux qui rendraient service aux voyageurs épuisés qu’il fallait accommoder. On s’est donc mis à construire des hôtels.

Cette brochure du Québec Steamship Co. est illustrée par une scène maritime. On aperçoit un navire à vapeur et quelque petite embarcation à voile en approche de la côte, au-devant du Rocher Percé.

Cette brochure de la Quebec Steamship Co. de 1913 présente une illustration saisissante d’un navire à vapeur accueilli par des bateaux de pêche à son arrivée au quai de Percé.

 

Puis les touristes ont débarqué en grand nombre lorsque le chemin de fer Intercolonial fut achevé en 1876. Ce réseau ferroviaire longeait la Matapédia et traversait la section ouest de la péninsule. Les voyageurs pouvaient ainsi se rendre aux frontières de la Gaspésie.

Photographie noir et blanc d’une peinture du train Ocean Limited tirant une série de wagons passagers. Le chemin de fer longe la rive de la rivière Matapédia. L’arrière-plan est composé d’une série de montagnes se superposant de chaque côté de la rivière, le paysage typique de la Vallée de la Matapédia.

Cette photo d’un tableau de 1915 par J. D. Kelly montre l’Ocean Limited défilant le long de la rivière dans la vallée de la Matapédia.

 

Cette nouvelle clientèle était celle des pêcheurs, des chasseurs et des estivants. Certains sont même revenus chaque été pour y bâtir des camps de pêche, des chalets et même des résidences secondaires.

Photographie en noir et blanc d’une plage. Une douzaine de personnes posent, les hommes en habits et les femmes en robes longues, certaines portant des ombrelles. Un voilier et d’autres petits bateaux quittent la rive. En arrière-plan quelques maisons rustiques au pied d’une montagne.

L’une des plages les plus populaires de la Gaspésie se trouvait à Carleton-sur-Mer, dans la Baie-des-Chaleurs.

 

Les visiteurs qui se déplaçaient à pied, à cheval, à bord d’un bateau ou d’un train ont parfois laissé des comptes rendus de leurs explorations, offrant ainsi un aperçu précieux de la région avant la construction des routes.

Quand l’archidiacre George Mountain est arrivé à Métis en 1822, il était dans un état piteux. Fils de l’évêque anglican de Québec, Mountain avait entrepris une ambitieuse tournée de la Gaspésie, voyageant par bateau, en canot, à cheval et en boghei, pour terminer son voyage à pied. La dernière étape de son périple l’a conduit à Métis, sur le bord du Saint-Laurent : il se décrit alors quasiment comme un vagabond.

Estropié… en lambeaux… les égratignures de ma peau visibles à travers mes pantalons déchirés et mes chaussettes trouées, sans mouchoir de cou, mes vêtements souillés par la marche, mes bottines lacées avec de la ficelle et le bas de mes pantalons attaché aux chevilles avec des épingles et des lanières en écorce de cèdre pour éviter de s’accrocher dans les branches.