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Des artistes au service de l’Église

Jusqu’au milieu du 20e siècle, l’Église catholique est le principal commanditaire des artistes et des artisans au Québec. Toutes les formes d’art sont exploitées, de l’architecture à l’orfèvrerie en passant par le vitrail et la peinture. Tous les matériaux sont utilisés, des plus prestigieux comme l’or et l’argent au plus simple comme la pierre et le plâtre.

Photographie couleur, plan éloigné, intérieur d’une église richement décorée par des fresques sur les murs et les colonnes, deux grands morceaux de tissus vert et rouge sont suspendus au-dessus de la nef, vue sur la tribune arrière où se trouvent un photographe et un grand orgue à tuyaux.

Décor intérieur de l’église catholique Saint-Télesphore, Saint-Télesphore, 2010

Au 19e siècle, l’art religieux est au sommet de sa gloire. La décoration des nombreuses églises construites durant cette période occupe tous les artistes à temps plein. Chaque église s’oblige à mettre en valeur une décoration intérieure qui invite au recueillement et favorise la diffusion de la liturgie.

Photographie ancienne en noir et blanc, plan éloigné, intérieur d’une église, en arrière-plan, du mobilier liturgique et plusieurs statues, en avant-plan, plusieurs rangées de bancs en bois.

Décor intérieur de l’église catholique Sainte-Justine-de-Newton vers 1935, Sainte-Justine-de-Newton

La principale fonction des œuvres et des décors religieux tend à rendre la religion visible. Le décor est élaboré pour instruire et édifier les fidèles. Il soutient le discours religieux. La décoration intérieure et les thèmes illustrés permettent une lecture en images des sujets abordés à une époque où la messe était célébrée uniquement en latin.

L’art religieux est un puissant outil de communication, mais également un prétexte pour la création d’œuvres remarquables.

Photographie couleur, plan rapproché, dans un cadre ovale en bois sculpté et décoré à la feuille d’or, une peinture représentant un homme les yeux au ciel et portant une couronne d’épines sur la tête.

Ecce Homo, église catholique Sainte-Jeanne-de-Chantal, Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, 2011

Les autels, les chaires, les fonts baptismaux sont sculptés avec richesse et raffinement. Les vases sacrés portent la marque d’orfèvres soucieux de la qualité de leur travail. Les peintures, souvent inspirées d’un même modèle, offrent des variantes remarquables. Toutes ces œuvres sont conçues comme des offrandes à Dieu.

Durant la grande époque de l’art sacré, des artistes reconnus parcourent le territoire de Vaudreuil-Soulanges et agrémentent les églises d’œuvres et de décors somptueux. Le mobilier liturgique sculpté de Philippe Liébert (1733-1804), les vitraux colorés de Guido Nincheri (1885-1973) ou les décors peints de François-Édouard Meloche (1855-1914) et de son assistant Xénophon-Toussaint Renaud (1860-1946) contribuent à la diffusion et à la compréhension de la liturgie.

Photographie couleur, plan rapproché, long vitrail coloré de forme ovale présentant deux personnages, une femme agenouillée devant un homme debout sur un nuage, au bas du vitrail on peut lire l’inscription: Don de Monsieur le Commandeur Lawrence A. Wilson, 1928, Montréal.

Vitrail, église catholique Sainte-Madeleine, Rigaud, 2010

Aujourd’hui, très peu d’églises conservent les objets et les œuvres de cette époque et la majorité des décors peints d’origine ont disparu à la suite de travaux maladroits exécutés sous prétexte de modernité. Heureusement, quelques-unes conservent leur état original et constituent de véritables œuvres d’art.