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Réparer les dégâts

Du sable et du gravier furent extraits du port pendant tout le milieu du 20e siècle. Pour l’extraire de façon rentable, un nouveau pont était nécessaire. Les résidents se souviennent que l’espace fut réduit en coulant deux péniches désaffectées et en les remplissant de roches. L’ouverture ainsi réduite a été ensuite franchie par un pont que l’on peut encore voir aujourd’hui. Le pont a grandement réduit le débit d’eau douce qui s’accumulait et recouvrait le marais salé. Un marais salé est tributaire du retrait des marées qui surviennent deux fois par jour et maintiennent l’équilibre entre les eaux douces, saumâtres et salées ainsi que la profondeur de l’eau : des fonctions naturelles importantes se produisent dans les vasières à marée basse. Certaines personnes âgées de la communauté parlent encore de l’époque où le marais salé semblait couvert de neige lorsque toutes les palourdes sont mortes et que leurs coquilles blanches recouvraient l’estuaire. Un phénomène qui s’explique par le fait qu’elles ont été recouvertes par l’eau douce qui ne pouvait pas s’écouler assez rapidement à marée basse.

Lavage des palourdes

Il devint à nouveau possible de récolter des palourdes dans le port après qu’il se fut remis du manque d’évacuation de l’eau du marais. 1975. Fonds Rosemary Eaton. Archives du CHRHS.

Pour remédier au problème, il fut convenu d’ouvrir le chenal du côté est en éliminant ce qui restait de l’ancienne plage-barrière. Cette entrée, encore utilisée aujourd’hui, n’a jamais été aussi profonde que celle du côté ouest, en raison de la présence d’un plateau rocheux qui empêche l’eau d’atteindre les mêmes profondeurs. Une fois ce côté ouvert, la brèche située à l’ouest s’est rapidement refermée. Le sable et le gravier s’accumulaient plus rapidement que le débit d’eau, ainsi réduit, ne pouvait entretenir l’ancien chenal. Les plus hautes marées pouvaient encore entrer au début des années 1970, mais il y a aujourd’hui une grande dune en face de l’ancienne entrée. La dune a fermé la plage au sud de l’ancien aboiteau créant une lagune intérieure qui est graduellement devenue plus petite et de moins en moins profonde. L’eau de la lagune provient du port intérieur lorsque la marée monte, passant sous le pont plutôt que de venir directement de la mer. Même si la lagune continuera à s’ensabler au fil des ans, la situation est maintenant plus ou moins stable. La lagune fait partie du parc provincial de Rainbow Haven Beach. Des épinettes et d’autres végétaux ont colonisé les dunes. La route menant à la plage longe la lagune et les utilisateurs quittent la plage par ce qui reste de l’ancienne île, qui n’est plus qu’une chaussée, et par le petit pont.

Bâtiment au camp Rainbow Haven

Bâtiment à Rainbow Haven, vers les années 1920. Album d’Ira Settle. Archives du CHRHS.

Un « camp d’air pur » fut fondé par le journal Chronicle Herald au début du 20e siècle, à l’ouest de l’ancienne entrée du port, où les enfants de la ville venaient chaque été profiter du bord de mer. Le camp aujourd’hui fermé  a donné son nom, Rainbow Haven, à la plage située à l’embouchure du port. Des milliers de personnes profitent maintenant de la longue plage de sable l’été, nageant sur toute sa longueur, mais privilégiant l’extrémité est à l’entrée du port.