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Créer un paysage

Fondations géologiques

Bande de schistes argileux inclinés

Une paroi rocheuse le long du bras ouest d’Upper Cole Harbour. Probablement composées de schiste, les roches ont été inclinées par un mouvement tectonique. Août 1985. Collection d’Elizabeth Corser. Archives du CHRHS.

Bien qu’on puisse dire que les provinces maritimes ont en général un passé géologique plutôt passionnant, Cole Harbour est située dans l’une des régions les moins actives. Il s’assoit solidement sur ce que l’on appelle le terrane de Meguma, une partie de continent composée principalement de schistes argileux qui forme la moitié sud de la Nouvelle-Écosse.

Îles Rocheuses à Cole Harbour

Îles rocheuses de l’estuaire, indices du terrane de Meguma qui compose cette partie de la Nouvelle-Écosse. 1971. Fonds Rosemary Eaton. Archives du CHRHS.

Ce que l’on voit à Cole Harbour aujourd’hui est attribuable en grande partie à la dernière période glaciaire, il y a 10 000 ans, mais a également été influencé par la dérive des continents ainsi que par les changements climatiques et paysagers survenus durant les millénaires précédents. On peut voir des preuves du terrane de Meguma dans les crêtes rocheuses autour du port, en particulier dans les terres stériles qui le surplombent et dans les îles rocheuses dispersées dans certaines parties de l’estuaire lui-même.

Drumlins

Un drumlin à Cole Harbour

Un drumlin situé du côté ouest du port, faisant face à Lawrencetown et à l’île de Glasgow. Mai 1981. Collection d’Elizabeth Corser. Archives du CHRHS.

La terre autour de Cole Harbour est maigre, pauvre et acide. Cependant, à la fin de la dernière période glaciaire, la glace y a laissé l’un de ses traits les plus caractéristiques : les drumlins. On retrouve ces dépôts de till glaciaire en forme de baleine tout autour de l’estuaire. Du côté ouest, de petits drumlins arrondis assuraient le drainage des terres agricoles. Les premiers colons reconnurent le potentiel de ces collines, qui contribuèrent pendant deux siècles (d’environ 1760 à 1960) au succès que connut l’agriculture à Cole Harbour.

L’érosion des drumlins situés le long des rives à l’extérieur du marais salé se poursuit et alimente la plage de Cole Harbour (Rainbow Haven) et d’autres plages et dunes locales. Une partie des sédiments est entraînée dans le marais salé lors des marées montantes, tandis que les alluvions provenant des drumlins situés dans les hautes terres sont transportées vers l’estuaire par les rivières et les ruisseaux. Cette terre forme des dépôts au fond de l’estuaire avec les générations de matières végétales et animales en décomposition et contribue, grâce aux deux marées quotidiennes, à la création du marais salé. Celui de Cole Harbour continue de se développer lentement, mais sans relâche, comme il le fait depuis des millénaires.

Wampawk

Bernaches du Canada survolant l’eau.

Les bernaches du Canada survolent Long Hill, à Cole Harbour. 1973. Fonds Rosemary Eaton. Archives du CHRHS.

En regardant depuis Cole Harbour, on aperçoit aujourd’hui une étendue d’eau qui n’est pas sans rappeler ce que les Mi’kmaq et les premiers colons ont vu. Les Mi’kmaq l’appelaient Wampawk, ce qui signifiait « eaux stagnantes ou paisibles ». Plus de la moitié des terres situées autour du port demeurent inexploitées. Les oiseaux aquatiques résidents et migrateurs réussissent encore à trouver ses étendues d’eau, ses herbes de marais et ses vasières où ils peuvent se poser en toute sécurité pour se reposer et se nourrir. Une poignée de chasseurs viennent durant la saison, principalement pour chasser la bernache, mais cette utilisation traditionnelle a peu d’effet sur les troupeaux. Quelques visiteurs continuent de pratiquer la pêche récréative ou de récolter des palourdes, mais il n’y a plus de pêche commerciale dans le port. La plupart des gens viennent y faire de l’exercice en plein air et observer, apprécier et photographier les paysages et la faune, heureux de pouvoir accéder à la nature sauvage si près de la ville.