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Les soldats blessés et leur convalescence : le paon thérapeute et les besoins plus profonds

L’exemple de Frank Neville Read  : ses blessures et son rétablissement

Photo en noir et blanc, légèrement jaunie, d’un soldat en uniforme regardant fixement l’appareil photo.

Frank Neville Read, v. 1915.

Frank Neville Read était un agriculteur de Fort Qu’Appelle, en Saskatchewan, lorsqu’il s’enrôla en 1915. En 1916, il fut d’abord affecté par un traumatisme psychologique dû aux bombardements. L’année suivante, il reçut une balle dans le bras. Puis, alors qu’il était en Angleterre, il fut blessé à la main dans un accident de chemin de fer. Suite à ces incidents malheureux en 1916 et 1917, il se retrouva dans un hôpital de Bramshott, en Angleterre.

Alors qu’il se remettait d’une opération à la main, une infirmière fut chargée de ses soins. Elle trouva plusieurs moyens inventifs pour accélérer son rétablissement. Pour l’aider à retrouver la pleine capacité motrice de sa main et de son bras, elle lui suggéra de faire de la broderie. Elle dessina un paon sur une toile et demanda au sergent Read de le broder avec de la laine.

Broderie d’un paon très coloré, perché sur une branche feuillue avec des fleurs blanches.

Paon brodé par Frank Neville Read, (66,0 x 46,3 cm, Première Guerre mondiale.)

La motricité fine nécessaire pour coudre avec de la laine et l’usage constant d’une paire de ciseaux renforçaient petit à petit ses muscles. Au fil du temps, il retrouva l’usage de son bras et de sa main alors qu’il exécutait cette broderie.

Aquarelle en couleurs d’un patient, vêtu d’une robe de chambre verte, allongé sur un lit et occupé à broder. À l’arrière-plan se trouve un infirmier près d’un soldat allongé sur le dos et lisant un livre.

Peinture de Campbell Campbell Tinning, « Officier de l’ARC suivant une thérapie par l’artisanat, Hôpital général canadien n° 1, Taplow, Angleterre, 1945. »

La broderie fut employée comme exercice de réadaptation de soldats blessés durant de nombreux conflits.

 

Tableau réaliste d’un soldat dans son lit, vêtu d’une chemise de nuit et d’un bonnet de style ancien, occupé à coudre une courtepointe.

Tableau par Thomas William Wood montrant un soldat se livrant à la broderie durant sa convalescence en 1856.

Les blessures graves et les besoins plus insistants de John Elwood

De nombreux soldats subirent des blessures beaucoup plus sérieuses que celles de Frank Read. Par exemple, John Elwood était un bûcheron de 35 ans lorsqu’il s’enrôla le 7 novembre 1914. Lors d’une bataille le 6 juin 1916, il reçut une balle à la tête et souffrit ensuite de très lourds handicaps physiques.

Il souffrait d’étourdissements, de convulsions et de maux de tête. Il avait perdu l’usage d’un bras, ne pouvant ni le lever ni même le sentir. Il avait perdu toute sensation d’un côté du cou et du côté droit de la poitrine. Il avait également de la difficulté à contrôler sa jambe droite. Il pouvait marcher mais non pas courir. Le personnel médical avait évalué son invalidité à 40 %. Il lui aurait donc été difficile, voire impossible, de trouver un emploi après son retour au Canada.

La nécessité de soins et de thérapie en établissement

Photo en noir et blanc d’un soldat de la Seconde Guerre mondiale, en pyjama et couché sur un lit d’hôpital. Une travailleuse de la Croix-Rouge canadienne lui montre  comment effectuer une broderie.

Photo en noir et blanc d’un soldat en train de broder durant sa convalescence en 1945.

Des situations comme celle de John Elwood nécessitaient bien plus que des soins immédiats à court terme. Une simple thérapie par l’artisanat était nettement insuffisante. Il fallait donc développer une approche plus dynamique, collective et systématique pour la réadaptation de ces soldats. C’est ainsi que fut établi le ministère du Rétablissement civil des soldats.

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