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Vers la réinsertion sociale : le ministère du Rétablissement civil des soldats

Photo en noir et blanc d’un groupe important d’anciens combattants, vêtus en civil, posant à l’extérieur, devant leur atelier.

L’atelier du rétablissement civil des soldats à Victoria, Colombie-Britannique. v. 1920

La création du ministère du Rétablissement civil des soldats.

Les blessures de certains soldats étaient si graves qu’un rétablissement complet ne semblait pas possible. La réinsertion dans la société des soldats victimes de telles blessures exigeait une approche plus dynamique, collective et systématique. C’est ainsi que le gouvernement fonda le ministère du Rétablissement civil des soldats.

Le ministère offrait un ensemble de soins médicaux ainsi qu’une formation dans divers métiers manuels. Il supervisait les hôpitaux pour anciens combattants ainsi que diverses écoles de formation technique. Grâce à ce soutien, les soldats blessés pouvaient recouvrer la santé et apprendre à gagner leur vie, à la mesure de leurs capacités.

Un groupe d’anciens combattants travaillant dans un atelier de menuiserie.

Atelier du ministère du Rétablissement civil des soldats, v. 1920

Les « Vetcraft Shops » de la Croix-Rouge Canadienne

La Croix-Rouge canadienne fournissait elle aussi de l’aide aux soldats frappés d’une invalidité permanente après leur rapatriement au Canada. Dès 1918, la Croix-Rouge établit un réseau de « Vetcraft Shops » ou « Ateliers d’anciens combattants. » Ces ateliers, établis dans plusieurs villes, de Halifax jusqu’à Victoria, offraient un travail rémunéré aux soldats invalides.

Aide financière pour les ateliers

Le ministère du Rétablissement civil des soldats fournissait également un soutien financier à ces ateliers. Ce soutien servait surtout à couvrir le coût de location des ateliers, mais permettait aussi aux travailleurs d’acquérir des outils et du matériel. Enfin, ce financement était aussi employé pour payer les salaires des soldats invalides.

Cadre en osier, fait à la main, avec une photo en noir et blanc du roi George VI en uniforme

Cadre créé par un ancien combattant canadien handicapé dans l’un des ateliers Vetcraft, années 1920.

Les objectifs des ateliers d’artisanat

Tout au long de leur réadaptation, les soldats manufacturaient divers objets dans ces ateliers. Ils fabriquaient des meubles et de la vannerie. Ils produisaient aussi des cadres, des planches à laver, des objets d’étain ou de métal martelé, en plus de canner des chaises.

Jouet en bois, avec un cheval tirant une voiture de laitier, peinte en jaune terne, orange et rouge.

Une voiture de laitier fabriquée par un ancien combattant de la Première Guerre mondiale dans un atelier Vetcraft, années 1920.

La vente des articles produits dans ces ateliers d’artisanat aidait les soldats à acquérir leur indépendance. Ils pouvaient ainsi devenir plus autonomes et subvenir à leurs propres besoins. Mais l’objectif final de ces ateliers était d’aider les soldats à trouver un bon emploi.

Commis-voyageurs

Des commis-voyageurs étaient chargés de trouver des marchés pour les jouets et les autres articles produits, et ils étaient particulièrement actifs durant la période avant Noël. Plusieurs ateliers réussirent à s’assurer des commandes spéciales qui formaient l’essentiel de leur production. Par exemple, l’atelier de Saint-Jean du Nouveau-Brunswick préparait des dizaines de milliers de planchettes servant à séparer des articles fragiles expédiés dans des boîtes. Celui de Vancouver était spécialisé dans la réparation et le rembourrage des fauteuils dans les salons à bord des bateaux de la compagnie Grand Trunk Pacific.

Le déclin des ateliers et des magasins Vetcraft

Photo en noir et blanc de soldats de la Première Guerre mondiale en convalescence, accompagnés de leurs infirmières. Ils sont à l’extérieur, par une journée ensoleillée, autour de tables avec des objets d’artisanat.

Des anciens combattants de la Première Guerre mondiale occupés à des travaux d’artisanat dans un programme offert par le ministère du Rétablissement civil des soldats, v. 1918-1919

Mais les magasins et les ateliers Vetcraft subirent un lent déclin. Les ateliers mis en place par la Croix-Rouge canadienne ont commencé à fermer leurs portes vers la fin des années 1920 ou au début de la décennie suivante en raison de la baisse des ventes. L’atelier de Winnipeg fut détruit par un incendie en juin 1930 et il ne fut pas reconstruit, même s’il fournissait du travail à 33 hommes.

Si vous souhaitez voir d’autres exemples d’art des tranchées et d’autres objets d’artisanat canadiens liés à la guerre, cliquez ici.