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Seigneurs et entrepreneurs

« L’île De Jésus » est officiellement concédée, le 15 janvier 1636, par la compagnie des Cents associés aux Pères Jésuites qui en deviennent les premiers seigneurs. Désirant se concentrer davantage sur le développement de Ville-Marie, ces derniers vendent la concession à François Berthelot en 1672.

Photographie d’époque en noir et blanc présentant des ruines en pierre sur le bord d’une rive. Il s’agit d’un ancien moulin qui a été détruit. Sur la bordure blanche supérieure, il est écrit à la main : Rivière-des-Prairies.

Ancien moulin à Saint-François, en 1933

Berthelot, qui prépare sa venue en Nouvelle-France depuis 1670, n’a qu’un objectif derrière cette acquisition : rehausser son prestige afin d’être nommé baron. En 1675, comme il n’arrive toujours pas à ses fins, il échange la concession de l’île à Monseigneur François de Montmorency-Laval contre l’île d’Orléans, près de Québec.

Mgr Laval, premier évêque de la Nouvelle-France et désormais troisième seigneur de l’île, tente de vendre cette dernière aux Sulpiciens deux ans seulement après son acquisition. Cette vente n’aura pas lieu, car le coût de la main-d’œuvre empêche le domaine principal d’être rentable. La terre semble n’avoir aucune valeur d’échange.

Peinture à l’aquarelle représentant le Moulin du Crochet à Saint-François-de-Sales. Il s’agit d’un grand bâtiment blanc au toit brun situé au bord d’une rivière.

Moulin du crochet à Laval-des-Rapides, aquarelle, c. 1930, aquarelle de J.-A Paquette

En 1680, Mgr Laval cède toutes ses possessions au Séminaire de Québec, qui devient le quatrième et dernier seigneur de l’île, le demeurant jusqu’à l’abolition de ce régime en 1854. Durant son mandat seigneurial, le Séminaire encourage la production, minimise les importations et accroît les exportations.

Il limite également les frais de transport des marchandises, en obligeant les paysans à n’utiliser que leurs moulins sur l’ensemble de l’île. L’utilisation de l’eau pour le fonctionnement des moulins est un privilège du seigneur. Le Séminaire s’assure alors de conserver la taxe de mouture pour les finances de la seigneurie.