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Les champignons, des géants microscopiques

Le règne des mycètes est l’un des groupes d’organismes les plus anciens et abondants sur Terre. Ils sont souvent difficiles à trouver due à leurs tailles et habitats. Trouver des mycètes fossilisés est également inhabituel et les paléontologues sont exaltés lors d’une découverte !

Les mycètes passent beaucoup de leur vie sous forme « d’hyphes » : de minuscules filaments de cellules qui peuvent seulement être vus sous un microscope. Les mycètes possèdent également des organes de fructification macroscopiques, c’est-à-dire « visibles », tels que les champignons. Ceux-ci n’ont pas de structures rigides pour transformer en fossiles. Désormais, il est possible de trouver des champignons fossilisés !


LES MYCÈTES PEUVENT ÊTRE FOSSILISÉS

Grâce à la perminéralisation, des moules de champignons fossilisés peuvent se former lorsque des minéraux rentrent dans les cavités des tissus mous et des cellules. Dans des roches anciennes, des scientifiques ont découvert des fossiles de larges organes de fructification. De plus, ils ont trouvé des chaînes microscopiques de cellules semblables à celles des hyphes actuelles. Ces fossiles racontent l’histoire de la vie des mycètes dès la période du Dévonien.

LES POLYPORES DE L’ÉOCÈNE

Les mycètes fossilisés sont très rares ! Que trois espèces fossilisées ont été trouvées sur l’Île de Vancouver. Elles ont été découvertes dans des concrétions recueillies par Graham Beard d’un site au sud de Campbell River. Les chercheurs en paléontologie Smith, Currah et Stockey, de l’Université de l’Alberta, ont pris des empreintes d’acétate de cellulose des concrétions.

LA DÉCOUVERTE DE L’UNIQUE SPÉCIMEN D’UN GENRE

Les concrétions ont révélé des structures cellulaires magnifiquement préservées. Ces structures appartenaient à un spécimen remarquable, nommé Appianoporites vancouverensis. A. vancouverensis est un polypore fossile très similaire aux champignons basidiomycètes actuels. Ce fut une découverte importante car elle représentait le seul spécimen connu de ce genre. Le spécimen habite présentement au Royal BC Museum à Victoria, en Colombie-Britannique.

 

Une photo noir et blanche de M. dictyosporus vu d’un microscope

M. dictyosporus. Les auteurs de l’article « Margaretbarromyces dictyosporus gen. sp. nov.: un ascomycète corticole perminéralisé de l’Éocène de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique »: Randal A. Mindell, Ruth A. Stockey, Graham Beard et Randolph S. Currah.

 

LA DÉCOUVERTE DE M. DICTYOSPORUS

En 2007, le fossile d’un organe de fructification mature de  Margaretbarromyces dictyosporus, a été découvert au même site, fixé sur l’écorce d’une plante. Elle représentait le premier rapport dans le registre fossile d’un organe de fructification d’un champignon de l’Éocène, qui avait vécu et poussé sur de l’écorce.

REGARDER DE PLUS PRÈS M. DICTYOSPORUS

Comme les pellicules d’acétate de cellulose de A. vancouverensis, celles de M. dictyosporus présenta des détails incroyables. Ce corps de fructification n’avait que quelques centaines de micromètres de diamètre et de hauteur, très semblable à certains champignons actuels. À l’intérieur de ce spécimen, il y avait des fragments de sacs, appelés des asques, qui avaient autrefois contenu des spores.

Ce n’était pas possible d’identifier la parenté vivante la plus proche de M. dictyosporus. Cependant, la structure des spores était similaire à celle d’un groupe de champignons actuel, les Dothidiomycètes.

Qu’apprenons-nous en découvrant ce fossile dans la roche de la voie Apienne et dans l’écorce d’une plante fossilisée? Cette trouvaille nous aide à comprendre que les mycètes existent depuis l’Antiquité et que le rapport entre les plantes et champignons a commencé à évoluer pendant l’Éocène et continue jusqu’à présent.

Notes: *Un micromètre, ou « micron », est mille fois plus petit qu’un millimètre.