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La fin des activités illicites d’Alfred Lévesque

Au fil des ans, de nombreuses perquisitions ont eu lieu dans le but de mettre fin aux activités illicites d’Alfred et ses hommes. Ils ont plusieurs fois été arrêtés, mais plus souvent qu’autrement, ils étaient relâchés faute de preuve. Pensons seulement à cette accusation de 1932 où Alfred plaide non coupable d’avoir importé illégalement des effets d’une valeur de plus de 200 $. Il est finalement acquitté au terme d’un procès de deux jours parce que les jurés ont conclu que la valeur des effets illégalement importés était inférieure à 200 $. Coutume était aussi pour les hommes arrêtés de plaider coupable pour protéger les têtes dirigeantes du réseau. Ceux-ci écopaient alors de sentence allant d’une amende à payer à quelques mois de prison. Comme l’argent n’était pas un problème, Alfred se chargeait de payer.

Les forces policières eurent le dernier mot puisque le réseau d’Alfred sera démantelé en 1933-1934 grâce à une opération conjointe de la GRC, des agents douaniers et de la Police des liqueurs.

Subpoena de janvier 1934

Un des nombreux subpoenas émis en 1934 dans le cadre du procès d’Alfred. Source : Bibliothèque et archives nationales du Québec à Rimouski

Cours du Banc du Roi
Juridiction criminelle
Terme de janvier 1934
Le roi
VS
Alfred Lévesque
Subpoena
Pour rendre témoignage de la part de la Couronne

Grandement médiatisé, le procès conjoint d’Alfred Lévesque et d’Antonio Graveline débute le 11 janvier 1934. Ces derniers font face à trois chefs d’accusation soit d’avoir conspiré pour violer les lois d’accise, d’avoir conspiré pour violer les lois de douanes et d’avoir conspiré pour frauder le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et le public de la province de Québec. Ces derniers sont finalement reconnus coupables d’une fraude totalisant plus de 5 000 000 $ en commerce illégal d’alcool. Le 13 février 1934, une sentence de 4 ans de prison par accusation est imposée à Alfred Lévesque et son acolyte Antonio Graveline au terme d’un des plus gros procès dans l’Est du Canada au temps de la prohibition.

Au moment de donner sa sentence, le juge Wilfrid Laliberté s’adresse à Alfred en ces termes :

Écoutez l’extrait audio avec sa transcription

En raison d’un état de santé jugé précaire, la peine d’Alfred est réduite à deux ans et demi de prison par chef d’accusation. Pour des raisons nébuleuses, Alfred n’aurait toutefois pas été emprisonné plus de 14 ou 15 mois.

À la suite de l’arrestation d’Alfred Lévesque, la contrebande d’alcool décline grandement dans la région. Bien que son frère O’Neil continue de vendre de l’alcool, il cesse toutefois le trafic de l’alcool de l’autre côté de la frontière d’autant plus que les États-Unis décident d’adoucir leur loi sur la prohibition et l’abolissent en 1933.

Une fois libéré, Alfred s’installe à Edmundston.

Publicité dans un journal

Annonce publicitaire d’Alfred-J. Lévesque dans le journal Le Madawaska pour la vente de bois de chauffage et camionnage de toutes sortes. Source : Le Madawaska, 17 août 1944.

Alfred Lévesque décède le 17 juillet 1951 d’un infarctus du myocarde.

Recto-verso d'une carte mortuaire

La carte mortuaire d’Alfred Lévesque. Source : Marthe Lévesque.

Alfred J. Lévesque
époux de dame Albertine Collin
décédé à Edmundston, N-B.
le 17 juillet 1951
à l’âge de 58 ans et 6 mois