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Les autorités locales : réagir dans l’urgence

Les villes s’organisent en comité de mesures d’urgence. Ces réunions rassemblent les maires, de proches conseillers et les chefs des différents corps de métier essentiels à la gestion d’une telle crise. C’est à cet endroit qu’on fixe les tâches de la journée et qu’on établit les priorités dans la coordination de l’assistance à la population, l’acquisition de génératrices, la gestion des centres d’hébergement, etc. À Saint-Jean-sur-Richelieu, les réunions se déroulent au complexe sportif Claude-Raymond, relié par une passerelle au centre d’hébergement le plus achalandé, la polyvalente Chanoine-Armand-Racicot. Le maire de l’époque, M. Myroslaw Smereka, a dormi sur les lieux du comité des mesures d’urgence durant les deux premières semaines. Iberville et Saint-Athanase fusionnent leur comité de sécurité pour faire face à la crise. Ils reçoivent beaucoup d’aide de la Beauce, dont la députée est native d’Iberville. Un « triangle d’excellence » est instauré entre Iberville, Burlington et Plattsburgh, les deux derniers fournissant du bois et de nombreux bénévoles à la ville d’Iberville, alors que M. Jean Rioux en était maire. C’était le début d’une belle amitié entre les trois maires, qui ne s’est pas atténuée vingt ans plus tard.

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« Il y a deux choses que le verglas m’a enseignées. C’est l’extraordinaire dépendance des Québécois à l’électricité […] et deuxièmement, c’est que, dans le cadre d’une crise, il y a autant des manifestations de grande solidarité, mais de grand égoïsme et d’individualisme. »

Myroslaw Smereka, marie de Saint-Jean-sur-Richelieu au moment du Grand verglas

Une demande d’aide officielle est envoyée à la Croix-Rouge, qui récolte 11,5 millions $ pour le secours aux sinistrés. En plus, les municipalités peuvent bénéficier d’un remboursement gouvernemental pour les dépenses liées au secours des sinistrés, à la mise en place des centres d’hébergement et pour le déblayage des rues.

Ce qui revient dans les témoignages récoltés, c’est la difficulté qu’avaient les gens engagés dans ces sphères d’influence à décrocher de leurs activités durant le pénible mois. Certains ont été forcés au repos. Ils nous ont confié, le cœur gros, à quel point il était difficile de se détacher de son devoir pour s’occuper de soi-même, quand des villes entières dépendent d’eux. L’impact psychologique de ce verglas a été puissant.