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Les corps de métier

Les travailleurs du domaine de la santé sont débordés. Les infirmières de régions non touchées par le verglas se portent volontaires pour prêter main-forte à celles de la Montérégie (30 % viennent du Saguenay). Elles travaillent surtout dans les centres d’hébergement et aux CLSC. À Saint-Jean-sur-Richelieu, les travailleurs du CLSC demeurent à l’Hôtel Gouverneur. Le président du conseil d’administration du CLSC, M. Alain Beauchamp, doit assurer le remboursement des dépenses de ses employés. Comme tous les gens pris dans la zone verglacée, il n’a pas accès aux capitaux de l’organisme pour payer ses employés et assurer leur transport. Il conclut une entente avec le restaurant Coq Rapide, qui lui n’est payé qu’en argent comptant. Chaque semaine, le représentant du CLSC va troquer un chèque contre de l’argent comptant. Un des fondateurs du restaurant, M. Pascal Benny, nous dit que cette entente était satisfaisante, car il n’est pas rassurant d’être en possession d’une si grande quantité de liquidités sans pouvoir les déposer à la banque.

Les électriciens travaillent à raccorder l'hôpital du Haut-Richelieu.

Archives Le Canada Français, (Photographe inconnu)

De leur côté, les hôpitaux sont surchargés. Comptant parmi les priorités d’Hydro-Québec, ils sont alimentés par des lignes de secours et des génératrices, mais pas assez puissantes pour permettre le fonctionnement de l’édifice en entier. Il faut concentrer les services aux urgences et aux opérations prioritaires. Le personnel soigne plusieurs personnes qui chutent de leur toit en voulant le déglacer, des intoxications au monoxyde de carbone à cause du chauffage inadéquat, et de nombreux cas d’hypothermie. Les médecins sont escortés par le service de police pour circuler dans les rues. On aménage des dortoirs pour qu’ils passent la nuit au travail. C’est l’épuisement général. Le 10 janvier, l’hôpital de Saint-Hyacinthe est victime d’une panne totale durant 30 minutes. Les infirmières doivent ventiler les patients manuellement. On vient à bout de trouver une autre génératrice. Difficile de s’arranger avec les moyens du bord quand des vies sont en jeu!

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Qui dit : système de chauffage dangereux dit : risques d’incendie. Durant la crise, les pompiers de Saint-Jean-sur-Richelieu ont répondu à plus de 500 appels. Impossible de répondre à ces demandes à eux seuls, c’est pourquoi l’aide reçue de pompiers venus notamment de Longueuil, Bromont, La Prairie, Chambly, Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix et Saint-Alexandre est la bienvenue. Ils combattent entre autres un grand incendie au Carrefour Laplante, où de nombreux pompiers sont blessés. Une génératrice était à l’origine du feu.

C’est une mobilisation sans précédent dans tous les secteurs et dans toutes les régions qui a permis aux zones touchées par le « Grand verglas » de s’en sortir dans des conditions acceptables et avec des dommages aussi limités.