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Le travail dans les nouvelles usines

Horloge murale en bois dotée de fentes pour billets et d’un levier horodateur. Le levier doit être décalé pour inscrire l’heure sur le bordereau, puis remis en position verticale.

Horodateur du tournant du XXe siècle utilisé pour « rationaliser » les heures de travail au nouvel atelier modernisé.

Les premières « manufactures » sont de petite taille par rapport aux normes du XXe siècle. À l’époque, cependant, elles impressionnent par leur nouveauté et leur différence. Les heures de travail et les pauses sont annoncées par des cloches et des coups de sifflet. À l’usine, une grande discipline règne. On instaure la rémunération à la pièce afin d’inciter les ouvriers à travailler plus vite. La semaine de travail est de six jours à raison de dix à douze heures par jour.

Annonce imprimée des moteurs et chaudières à vapeur de F.G. Beckett & Company, comportant une illustration et une description des « moteurs à vapeur portatifs améliorés » de l’entreprise.

Publicité vantant les mérites du nouveau « moteur à vapeur portatif amélioré »

Certaines usines sont dotées de machines à vapeur sophistiquées qui viennent se substituer au travail physique jadis accompli par les ouvriers. Toutefois, la plupart des employeurs se contentent de diviser le travail différemment, attribuant de préférence les tâches plus spécialisées à des ouvriers peu qualifiés et mal rémunérés. Les propriétaires d’usines offrent des périodes d’apprentissage de plus en plus brèves et recourent aux ouvriers moins qualifiés plutôt qu’à ceux plus expérimentés – qui leur coûtent également plus cher. En outre, le travail est loin d’être sécuritaire. Les accidents de travail et les décès sont monnaie courante : il arrive régulièrement que les ouvriers (dont certains âgés d’à peine 13 ou 14 ans) soient mutilés ou perdent la vie.

Quantité de changements apportés au milieu de travail visent à éliminer le contrôle traditionnel qu’exercent les artisans. Dans la plupart des industries cependant, le savoir-faire de ces ouvriers qualifiés demeure indispensable. L’arrivée massive d’ouvriers qualifiés à Hamilton, atteignant un niveau record pendant la révolution industrielle, bénéficie principalement aux métiers de la métallurgie. Les mouleurs, notamment, sont au cœur de la vie ouvrière de la ville jusqu’au début du XXe siècle.

Illustration en noir et blanc montrant quatre forgerons en train d’attiser les flammes d’un marteau-pilon à vapeur, tandis que trois autres ouvriers les observent. On peut voir les ouvriers à l’avant-plan et l’atelier industriel à l’arrière-plan.

Illustration montrant des forgerons actionnant un marteau-pilon à vapeur à l’atelier de la Great Western Railway (vers 1863).