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Année 2015 – Recherches préliminaires

Maintenant que nous savons où mener notre recherche, nous devons en apprendre davantage sur les origines et les résultats des précédentes fouilles archéologiques de la région. Ces informations sont capitales pour réussir à donner un contexte à nos potentielles découvertes.

L’histoire du village de Pointe-aux-Outardes

Photo en noir et blanc d'une église en bois dans une plaine.

Église de Pointe-aux-Outardes, vers 1920-1930

 

En 1652, la Côte-Nord est officiellement ouverte au commerce des fourrures par la création du Domaine du Roy. Mais c’est en 1675 que le commerce des fourrures se rapproche considérablement de la Pointe-aux-Outardes avec la création du poste de traite de Papinachois, un village à moins 20 km de la pointe à vol d’oiseau. Toutefois, aucun poste de traite ne sera installé directement sur la péninsule. À cette époque, il est interdit aux Eurocanadiens de s’installer dans la région, qui est réservée à la traite avec les Innus.

À partir de 1842, le territoire est déclaré ouvert à la colonisation. Officiellement, ce ne sera qu’en 1858 que les premiers colons s’installèrent sur la pointe. En revanche, les données historiques montrent que le premier baptême répertorié sur la pointe date de 1851. Cette incohérence historique montre qu’en fait, des occupants étaient déjà présents sur la pointe avant qu’elle ne soit officiellement proclamée en tant que terre d’accueil pour s’installer. Les premiers habitants du village vivaient d’une économie d’autosubsistance basée sur l’élevage, et elle connaîtra une croissance lente au fil des années.

Ce n’est qu’en 1930 que le village connut de grandes transformations. L’arrivée de nouvelles familles doubla la population du village en seulement deux semaines, et en 1936, un chemin est tracé entre le village et la route 138. C’est aussi à cette période que le village abandonne l’économie d’autosubsistance au profit de l’industrie forestière et hydroélectrique.

maison en bois avec trois hommes et deux chiens

Maison du village de Pointe-aux-Outardes, vers 1920-1930

Les connaissances paléohistoriques

Toutefois, il ne faut pas croire que l’histoire de la pointe commence avec l’arrivée des Eurocanadiens ! Les plus anciens vestiges archéologiques trouvés dans la région se situent dans le quartier Mingan, à Baie-Comeau. Ce site archéologique date d’environ 7410 ans avant aujourd’hui (5460 ans avant l’ère commune). Il serait toutefois fort surprenant de trouver des sites aussi vieux à la pointe, tout simplement parce qu’à cette époque, elle se trouvait sous les eaux. Il faudra attendre jusqu’à environ 4000-3000 ans avant aujourd’hui (2050- 1050 ans avant l’ère commune) que la pointe soit assez asséchée pour permettre une installation humaine. Cependant, à ce jour, les découvertes fortuites faites sur la plage datent tout au plus de 2400 à 500 ans avant aujourd’hui, soit 450 avant l’ère commune à l’année 1450.

En combinant les connaissances paléohistoriques et historique de la région, on s’attend à trouver des objets paléohistoriques datant d’entre 2400 et 500 ans avant aujourd’hui (-450 avant l’ère commune et 1450), ainsi que des objets issus de la traite datant des années 1600 à 1800 et des objets liés à la création du village, durant la seconde moitié des années 1800.

Archéo-Mamu-Côte-Nord 2020