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Alphonse Paré (1919-2002)

Photographie d’archives en noir et blanc montrant Alphonse Paré, à gauche, et Louis-Philippe Paré, à droite, tenant des pièces de bois sculptées. Des œuvres de l’artiste se trouvent sur les murs et les surfaces qui entourent les deux hommes.

Alphonse et son frère Louis-Philippe

 

Photographie couleur montrant, sur fond noir, trois gouges à manches de bois et à lames de formes légèrement différentes.

Des gouges d’Alphonse

Encore ce matin, la maisonnée s’éveille au son d’outils. La pièce sur laquelle Alphonse travaille avance bien. D’ici quelques heures, le sculpteur ouvrira les portes de son atelier-boutique situé sur l’avenue Royale, à Sainte-Anne-de-Beaupré.

Des touristes et des pèlerins arrêteront peut-être lui acheter des œuvres qu’il prépare à leur intention, comme des crucifix ou des petites scènes traditionnelles en bas-reliefs. Des amis viendront aussi sans doute pour discuter ou jouer aux cartes, assis dans les chaises berçantes près de l’établi.

Photographie d’archives en noir et blanc montrant une salle à manger occupée par des serveurs et des clients attablés. Au fond de la salle, on aperçoit une murale en bois sculptée où un motif central est entouré de vingt-deux panneaux plus petits.

La murale du Beaver Club de l’hôtel Le Reine Elizabeth

La renommée d’Alphonse est grandissante depuis qu’il a créé une murale pour le Beaver Club de l’hôtel Le Reine Elizabeth, à Montréal, en 1957. Quel exploit pour un fils de menuisier né à Sainte-Anne-de-Beaupré ! Diplômé en sculpture de l’École des beaux-arts de Québec en 1941, il a installé son atelier sur la terre de son ancêtre.

Photographie d’archives en noir et blanc. Louis-Philippe Paré, Alphonse Paré et une femme se tiennent debout devant un édifice à deux étages, en bordure de la rue, et font face à la caméra. La devanture du bâtiment arbore deux enseignes sur lesquelles on peut lire : « Paré Sculpture » et « Art Studio ». Une maison se trouve à l’arrière-plan. Des sculptures de bois sont placées devant le bâtiment, de part et d’autre de la porte.

L’Atelier Paré en 1950

 

Alphonse a créé plus de 10 000 œuvres au cours de sa carrière. Bien qu’il ait reçu des commandes d’ailleurs au Québec, le sculpteur était heureux de créer des pièces pour la Côte-de-Beaupré qu’il affectionnait tant. Parmi celles-ci se trouvent des chapiteaux en granite de la basilique de Sainte-Anne, les armoiries de la Ville de Beaupré et des bas-reliefs de l’église de Beaupré.

Photographie couleur de l’intérieur d’une église. Les fonts baptismaux, au centre, sont composés d’un immense coquillage et leur base présente des motifs de vagues. Sur le mur à l’arrière, les tableaux sculptés dans le bois et peints illustrent des scènes bibliques où l’eau et les vagues constituent un motif central.

Œuvres d’Alphonse dans l’église de Saint-Joseph-de-la-Rive

Alphonse a développé un style épuré et simple, dû en partie à sa faible vision. Appréciées pour leur créativité ainsi que leurs couleurs riches et distinctives, ses œuvres dégagent rusticité et simplicité. Avec l’architecte Charles Michaud, qu’il rencontre en 1962, il participe à la rénovation et à la décoration de nombreuses églises, dont celles de Baie-Sainte-Catherine, Saint-Joseph-de-la-Rive et Notre-Dame-de-la-Pitié, à Québec. Inspirées par                    les hommes plus que par les saints et l’iconographie traditionnelle, les œuvres religieuses d’Alphonse rejoignent les visées du concile Vatican II. Elles sont saluées pour leur humilité et leur originalité. Certaines d’entre elles se retrouvent même au Musée du Vatican !

Françoise Lavoie et Scott Kingsland sont devenus propriétaires de l’Atelier Paré en 1985.

Françoise Lavoie raconte comment Scott Kingsland et elle ont racheté l’atelier d’Alphonse Paré – (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec sa transcription (FR)

Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… d’un grand sculpteur qui, d’une main de maître et avec un style bien à lui, a renouvelé la longue tradition de sculpture sur bois au Québec.