Passer au contenu principal

Olivier Letardif (v. 1602/1604-1665)

Dessin sur papier à la mine de plomb représentant un homme barbu habillé d’un costume d’époque comme imaginé par l’artiste. Debout sur un socle et représenté de face, il porte un chapeau aux larges bords surmonté d’une plume, une chemise à jabot, un long manteau ouvert sur le devant, des hauts-de-chausse qui se terminent sous le genou, des bas blancs et des souliers. Il tient un rouleau de papier dans sa main droite.

Représentation d’Olivier en tant que fondateur de Château-Richer

En ce 17 avril 1646, Olivier Letardif vient de se départir de 1 500 livres. En retour de cette somme importante, il est désormais associé de la Compagnie de Beaupré et donc propriétaire d’un huitième des seigneuries de Beaupré et de l’île d’Orléans. Mais ce n’est pas tout ! En plus d’être coseigneur, il devient procureur général et spécial de la Compagnie, dont il doit gérer les affaires et concéder les terres.

Pour Olivier, c’est le point culminant d’une longue carrière en Nouvelle-France. Voilà déjà environ 25 ans qu’il est arrivé dans la colonie. Il s’est d’abord démarqué comme interprète de Samuel de Champlain dans ses échanges avec les Premières Nations et comme employé de grandes compagnies commerciales. Il a tour à tour été sous-commis de la Compagnie de Caën, puis commis de la traite et commis général de la Compagnie des Cent-Associés. C’est même lui qui a remis les clés de l’Habitation à Lewis Kirke lors de la prise de Québec par les Anglais en 1629. Et le voilà maintenant propriétaire terrien !

Fidèle à ses habitudes, Olivier sera un seigneur actif. Inlassable, il voyagera plusieurs fois en France pour recruter des colons au cours des années suivantes. Ses efforts ne seront pas vains. Entre mars 1650 et octobre 1651, il octroiera officiellement une vingtaine de concessions dans la seigneurie de Beaupré.

Document d’archives manuscrit sur trois pages décrivant l’octroi par bail d’une terre à Claude Bouchard par Olivier Letardif. Le texte rédigé à la plume se termine par de nombreuses signatures. Le papier est jauni et taché par endroits.

Bail accordé par Olivier à Claude Bouchard le 30 juillet 1657

 

Après avoir habité près du cap Tourmente, Olivier s’installera à Château-Richer en 1653, sur la terre voisine du site réservé comme terre domaniale par la Compagnie de Beaupré. Il contribuera activement à développer le village en concédant des lots sur ses terres et en faisant construire un premier moulin seigneurial. À la longue liste de ses réalisations, il ajoutera le poste de juge prévôt de la seigneurie de Beaupré, qui implique d’administrer la justice et de recevoir les actes de foi et hommage des propriétaires d’arrière-fiefs. Malade, il vendra sa part de la seigneurie trois ans avant de mourir en 1665.

Dessin d’archives tracé à la plume représentant selon une vue en plan le cœur du village de Château-Richer. On y aperçoit, de bas en haut, le fleuve Saint-Laurent, la rive, le chemin du Roy, le coteau et le plateau. Les terrains et les bâtiments du village y sont représentés, notamment le couvent, le moulin à vent, le presbytère, le manoir seigneurial et l’église, en plus des habitations.

Dessin du village de Château-Richer présentant l’emplacement du premier moulin à vent ainsi que le domaine seigneurial

 

Photographie couleur d’une plaque commémorative en bronze apposée sur une roche. On peut y lire : Olivier Le Tardif 1602-1665. Arrivé en Nouvelle-France en 1618. Commis de Champlain, puis des Cent-Associés. Co-seigneur et juge prévôt de la Côte de Beaupré. Fondateur de Château-Richer. Principal ancêtre, avec Barbe Esmard, des Tardif (Tardy, Tardiff) d’Amérique. Inhumé dans la crypte de l’église de Château-Richer. Les familles Tardif d’Amérique, ce 27 juin 1993.

Plaque commémorative dédiée à Olivier au cœur de Château-Richer

 

Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… de son fondateur venu de Bretagne. Afin d’honorer sa mémoire, le centre communautaire municipal porte fièrement le nom du premier Tardif d’Amérique.