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Louis Jobin (1845-1928)

L’hiver 1896 tire à sa fin et le sculpteur Louis Jobin doit se rendre à l’évidence : l’incendie a entièrement ravagé son atelier de Québec. Sa décision est prise : il s’installera à Sainte-Anne-de-Beaupré. Il a reçu une commande de plusieurs œuvres pour le parc de la basilique qui s’y trouve et, depuis plusieurs années, il se consacre de plus en plus à la statuaire religieuse.

Photographie d’archives en noir et blanc. Deux hommes posent debout devant un édifice composé de deux sections. La partie de gauche, à un étage, porte l’inscription « L. JOBIN » au-dessus de la porte. La partie de droite, à deux étages, est une maison. Un des hommes est accompagné de deux jeunes enfants.

Louis devant son atelier et sa résidence à Sainte-Anne-de-Beaupré, vers 1915

 

Photographie d’archives en noir et blanc. Un homme est accoudé au pied d’une statue faisant plusieurs fois sa hauteur. La sculpture blanche représente la Vierge Marie couronnée d’étoiles, les mains jointes devant elle. La statue est posée sur un socle qui est lui-même placé sur le roc.

Vue du sculpteur avec son œuvre Notre-Dame-du-Saguenay

Étant jeune, il avait cru pouvoir faire carrière en sculptant des figures de proue. L’industrie de la construction navale avait alors le vent dans les voiles. Dès l’âge de quatorze ans, il avait appris les rudiments du métier avec son oncle qui était sculpteur sur bois, une formation qui a été suivie d’un apprentissage de trois ans auprès du maître-sculpteur François-Xavier Berlinguet et d’un séjour à New York. Son talent ne faisait pas de doute mais, rapidement, Louis avait dû constater le déclin du monde de la construction navale. Après quelques années passées à Montréal à créer des œuvres de toutes sortes, y compris des enseignes commerciales, pour joindre les deux bouts, il avait ouvert son atelier à Québec en 1876. Là encore, le sculpteur s’était réinventé et adapté au marché. Graduellement, la statuaire religieuse a pris une place plus importante dans sa production.

L’atelier étant détruit, le déménagement à Sainte-Anne-de-Beaupré semble la meilleure avenue. Louis espère pouvoir compter sur des commandes de statues religieuses de la part de congrégations, de pèlerins et de touristes.

Photographie en couleurs d’une grande sculpture de bois représentant, de gauche à droite, Joseph, Jésus et Marie. La sculpture se trouve sur un socle dans une chapelle sombre et richement décorée.

La Sainte Famille

 

Photographie en couleurs d’une statue dorée de grand format représentant la Vierge Marie. La Vierge porte une couronne et se tient debout sur un dragon, les mains jointes devant elle. La statue est posée sur un socle et, à l’arrière-plan, on aperçoit un bâtiment à plusieurs étages.

L’Immaculée Conception

 

Louis restera à Sainte-Anne-de-Beaupré jusqu’à son décès en 1928. Sans jamais devenir riche, il recevra de nombreuses commandes et jouira d’une solide réputation. Les statues de grand format recouvertes de métal deviendront sa spécialité. Damase Potvin, journaliste et romancier, dira de lui qu’il « savait comment faire passer son cœur et son âme dans ses ciseaux et sa gouge ».

Photographie d’archives en noir et blanc. Un homme sculpte le pied d’une grande statue en bois à l’intérieur d’un atelier où sont éparpillés croquis et outils servant à travailler le bois.

Le sculpteur dans son atelier de Sainte-Anne-de-Beaupré, vers 1925

 

Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… d’un sculpteur de grand talent qui, depuis son atelier de la municipalité voisine de Sainte-Anne-de-Beaupré, réalisait des œuvres qu’il expédiait ensuite aux quatre coins de la province et même à l’étranger.