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Les Hurons-Wendats de Wendake

Les Hurons-Wendats étaient au XVIIe siècle le peuple iroquois qui vivait le plus au nord, dans la région alors connue sous le nom de Wendake (Huronie) et située entre le lac Simcoe et la baie Georgienne. Leur confédération se composait de quatre nations amies : les Attignawantans (peuplade de l’Ours), les Atingeennonniahak (peuplade de la Corde), les Arendarhonons (peuplade du Rocher), et les Tohontaenrats (peuplade du Daim). Une autre peuplade, connue sous le nom d’Ataronchronon (peuplade du Marais), constituait une division des Attignawantan. Le nom par lequel ils se désignaient, Wendat,  signifiait « peuple de l’île » ou « habitants de la péninsule ».

Carte manuscrite dans les tons sepia qui détaille les différentes nations ayant colonisé la région des Grands Lacs en 1657. Elle comprend également une représentation de ces populations au travers d’une illustration figurant deux individus assis face à face.

Carte de l’Amérique du Nord, de Terre-Neuve au lac Supérieur et du golfe du Saint-Laurent à la baie de Chesapeake. Une petite carte de la Huronie est présentée sous forme de cartouche, 1657. Crédit : Bibliothèque et Archives Canada

Le terme « Iroquoien » se rapporte à la fois à une affinité culturelle et une famille linguistique : elle regroupe les Iroquoiens septentrionaux de la région des Grands Lacs, ainsi que la langue Cherokee, parlée dans le sud des Appalaches, et le Tuscarora, parlé vers le milieu de la côte atlantique. Pour cette raison, il ne faut pas confondre le terme Iroquoien avec le mot « Iroquois », qu’utilisaient les Européens pour désigner les Haudenosaunees, qui formaient la Ligue iroquoise des Cinq-Nations.

Déterminer les populations de l’Huronia (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec la  transcription (FR).

La vie des Wendats, tout comme celle des autres Iroquoiens du nord, reposait sur l’agriculture (maïs, haricots et courges – technique des trois sœurs) complétée par la cueillette de plantes sauvages, la pêche et la chasse. Fortifiés, les villages regroupaient des maisons longues revêtues d’écorce que partageaient des familles matrilinéaires élargies. L’appartenance au clan dépassait le cadre du village et s’étendait à d’autres collectivités. L’intégration des villages au sein des tribus et des confédérations a permis l’émergence d’un ensemble partagé de structures de gouvernance, de croyances religieuses et de rites.

Ce qui fait des Wendats un peuple si exceptionnel… en termes de production agricole, ce sont ses liens économiques étroits avec ses voisins du nord. Le pays Wendat était un lieu de rassemblement. Des centaines d’Algonquins venaient même du nord passer l’hiver avec les Wendats.

Extrait de Les Hurons-Wendat : Une civilisation méconnue Georges Sioui

De 1300 à 1600, de nombreuses collectivités ancestrales des Wendats se trouvaient à l’extérieur de la Huronie, le long des rivières se jetant dans le lac Ontario, sur la rive nord, entre la rivière Credit et le Prince Edward County.  Dès les années 1620, chacune des nations constituant les Wendats disposait d’un village bien fortifié (Ossossane, Scanonaenrat, Teanaustaye et Contarea) défendu par des centaines de guerriers. Ils étaient préparés pour affronter les raids de leurs ennemis traditionnels, les Haudenosaunees. À l’exception des Tahontaenrats (Daim), les nations disposaient également de villages auxiliaires et de localités voisines où les Algonquins du nord venaient passer l’hiver. Selon les Relations des Jésuites du XVIIe siècle, la population wendate-tionontatée atteignait entre 30 000 et 35 000 âmes avant le début de l’épidémie de 1634.