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Un impact inévitable

Le 27 décembre 1942, le train local de la vallée de l’Outaouais est retardé en raison de l’achalandage des Fêtes et du mauvais temps alors qu’il traverse les petites villes de Pembroke, de Renfrew, d’Arnprior, de Pakenham et d’Almonte. Cinq wagons de bois ont été ajoutés au train de voyageurs et à sa locomotive, connue sous le nom de Cantankerous Old Hog, qui a plus de difficulté que d’habitude à avancer, en raison de la charge supplémentaire, à travers le grésil et la pluie verglaçante.

Photographie historique du train local de la vallée de l’Outaouais au départ de la gare ferroviaire d’Almonte, années 1940

Train local de la vallée de l’Outaouais au départ de la gare d’Almonte, années 1940

 

Le train local quitte Petawawa plus tôt que prévu dans la soirée et est talonné, à l’insu de son équipage, par un train militaire avec à son bord des soldats partis de Red Deer, en Alberta, la veille de Noël. Le train militaire se rend à Halifax, où des navires attendent de transporter les soldats outre-mer dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. L’horaire du train militaire est serré, car il est impératif que les soldats arrivent à l’heure à leur destination. En raison de l’effort de guerre, les horaires des trains militaires sont gardés secrets. Le train militaire a reçu l’ordre de suivre le train local à 20 minutes de distance. Or, malgré le fait qu’il ait été retenu aux gares de Renfrew et d’Arnprior, sa puissante locomotive gruge rapidement du temps.


Le temps presse

Le train local de la vallée de l’Outaouais arrive à la gare d’Almonte à 20 h 32, avec 40 minutes de retard. En général, il ne faut que quelques minutes pour faire monter les passagers, mais cette nuit-là, il faut deux fois plus de temps avant que les 200 passagers et leurs bagages de Noël trouvent une place à bord. L’accident inévitable se produit immédiatement après le premier coup de sifflet du chef de train annonçant le départ du train. Le train militaire franchit le tournant vers Almonte puis, incapable de freiner, il emboutit les voitures arrière du train local, projetant dans les airs des débris de bois et de ferrailles. Les deux dernières voitures, et une grande partie de la troisième, sont entièrement détruites. L’impact brise le train local en deux et projette les voitures de passagers de la moitié avant du train près de 50 mètres plus loin sur la voie ferrée.

Photographie en noir et blanc des débris de l’accident ferroviaire d’Almonte avec des personnes debout à l’arrière-plan, 1942

Débris du train local de la vallée de l’Outaouais jonchant la ville d’Almonte, décembre 1942

 

À l’époque, l’accident qui fait 39 morts et plus de 150 blessés arrive au deuxième rang des catastrophes les plus graves de l’histoire ferroviaire canadienne. Survenue au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale, la tragédie est décrite par un survivant comme « la nuit où Almonte a connu la guerre ».