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École de Beeman, 1911-1951, toutes les provisions

Profitez de la vidéo, Beeman et les provisions, avec une transcription

En 1911, une école a été construite au nord-est de Beiseker sur un terrain dont M. Beeman a fait don. Quand Julie Perks a enseigné à l’école de Beeman, en 1945 et 1946, elle gagnait 100 $ par mois et logeait à la résidence des maîtres, comprenant deux pièces. « … ce n’était pas le grand luxe, sans électricité, sans eau courante ».  Cette école a été démolie en 1951.

Dans la région de Beiseker, les écoles à classe unique ont servi juste avant, pendant et après la Grande Dépression. Le krach boursier qui a donné lieu à la Dépression a été suivi de dix années de sécheresse dévastatrice. Dans le sud de l’Alberta, les bols de poussière étaient extrêmes. Les cultures dépérissaient en raison de l’absence de pluie, des vents violents et des nuages de sauterelles. Le bétail crevait de faim.

Dans le centre de l’Alberta, les gens des milieux agricoles vivaient souvent mieux que ceux de la ville. Ils pouvaient vendre des œufs, de la crème, des légumes. Bien que les parents aient sans doute pu s’inquiéter de la survie de leur famille, les enfants étaient souvent épargnés des difficultés engendrées par ces temps durs. Ils avouent ne pas avoir été mécontents de leur situation.

Balance de pesée mesurant les livres et les onces.

Balance de pesée utilisée dans le commerce.

Pour survivre, la simplicité était de mise. Dans la prairie, il fallait que la nourriture soit nutritive et éviter le gaspillage. C’est ce que prêchait l’enseignement des Pieds-Noirs d’autrefois. La confection d’outils importants pour assurer la survie selon les saisons était tout aussi essentielle. En général, les colonisateurs achetaient des vêtements chauds et durables des catalogues d’Eaton ou de Sears Roebuck & Co., mais il leur arrivait parfois de fabriquer leurs propres vêtements. Les vêtements en bon état étaient souvent refilés aux autres.

« Nos vêtements étaient assez adéquats pour l’époque… on préférait toujours courir nu-pieds. Quand on a commencé à aller à l’école, ça a été pénible parce qu’on était obligés de porter des souliers. On détestait ça, et c’était le cas de la plupart d’entre nous. »  Leonard Hagel

En rentrant de l’école, une fois à la maison, les enfants devaient se changer pour faire leurs tâches.

« Toutes les familles avaient quelques poules, vaches, cochons. Il fallait traire les vaches avant et après l’école. »   John Richter

Certains repas du midi étaient mémorables. À Noël, une mandarine pouvait faire partie du repas. Son arôme restait dans la boîte à lunch pendant longtemps.

« Je me souviens d’un sandwich. On avait des sardines… et une fois l’heure du midi arrivée, les boîtes à lunch ne sentaient pas vraiment bon. » Leonard Hagel

Deux écoliers devant une clôture dans un champ, boîte à lunch à sirop en main.

Deux garçons, boîtes à lunch à sirop en main.

Bien des enfants avaient une boîte en fer blanc à sirop doré Rogers comme boîte à lunch. Elles avaient une poignée et comme se souvient Leonard Hagel, elles pouvaient aussi servir à transporter de l’eau pour inonder les trous de spermophiles.

Les spermophiles envahissaient les terres agricoles. C’est pourquoi le gouvernement donnait de l’argent en échange des queues de spermophiles. Au début des années 1930, plus de deux millions de spermophiles se faisaient tuer par année. C’était donc une source de revenus importante pour bien des gens. Durant la Seconde Guerre mondiale, cet argent a joué un rôle dans l’effort de guerre.

« Dire qu’on gagnait de l’argent à cause des spermophiles! Ils nous embêtaient tellement. Chaque queue valait quelques sous. Le maître ou la maîtresse d’école tenait le compte, et avec ça, on pouvait s’acheter plus de bons alimentaires. Les spermophiles étaient une source de divertissement sans fin pour nous… eux, par contre, ils n’avaient pas la vie facile. »  Leonard Hagel