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1901 – Chez monsieur le premier ministre

En aval du pont municipal, la résidence princière de l’honorable John Jones Ross trône sur l’île Saint-Ignace. Né à Québec, il a grandi à Sainte-Anne-de-la-Pérade et s’y est établi définitivement après son apprentissage de la médecine. J’étais encore un jeune enfant quand il a été élu pour la première fois député de Champlain. Nommé sénateur après un court passage à la tête du gouvernement de la province de Québec, sa carrière politique a été interrompue par son décès.

Photographie en noir et blanc prise de face de la maison de John Jones Ross. Villa pittoresque ceinturée d’une galerie couverte munie de colonnes, avec toit à quatre versants et ouvertures symétriques.

La maison Ross-Marcotte vers 1905.

 

Depuis les éboulis, l’île Saint-Ignace n’a plus la même apparence. Les masses de sable et d’argile transportées par la rivière ont partiellement rempli le chenal Saint-Ignace et formé de grandes battures à l’embouchure de la rivière Sainte-Anne et dans le fleuve Saint-Laurent. Au rythme actuel, l’île du Large sera bientôt accessible à pied et je doute que notre beau village conserve encore longtemps son titre de « Venise canadienne ».

Photographie en noir et blanc de la maison de John Jones Ross sur l’Île Saint-Ignace vue depuis le pont municipal et dont le toit dépasse des arbres.

La maison de John Jones Ross.

 

La manufacture de « péteuses »

Affiche publicitaire rouge sur fond beige indiquant Star matches manufactured by Canada match company Ste Anne de la Pérade P Q. Illustration de la manufacture devant laquelle passent les voitures à chevaux.

La Canada Match Company.

 

Assez parlé de cette catastrophe, je vous emmène voir la manufacture d’allumettes que j’ai achetée l’an dernier à Rose-Adélina Hamelin, la sœur de ma défunte épouse. Elle appartenait auparavant à son mari, Télesphore Laganière, décédé il y a deux ans. Les allumettes qu’on y fabrique s’enflamment grâce au soufre dont elles sont enduites. L’odeur que le soufre dégage en brûlant explique qu’on surnomme ces allumettes à friction des « péteuses ».

Photographie d’archives du bâtiment abritant la manufacture d’allumettes devant laquelle se trouvent plusieurs travailleurs. Des piles de débris de bois longent la façade percée de nombreuses fenêtres où apparaissent des travailleurs et travailleuses.

La manufacture d’allumettes.

 

Je connais très bien cette industrie puisque je possède depuis environ vingt ans une manufacture d’allumettes à Saint-Alban. Ma nouvelle acquisition a toutefois l’avantage d’être située juste à côté du chemin de fer, ce qui facilite grandement le transport de la marchandise. Comme le village n’est pas encore électrifié, la machinerie est actionnée par une machine à vapeur. En général, j’y emploie une cinquantaine de travailleurs : des hommes, des femmes et des enfants.

Carte topographique montrant le trajet depuis le pont municipal vers la manufacture d’allumettes.

Du pont municipal à la manufacture d’allumettes.