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1901 – Sur les ponts de Sainte-Anne

Allons maintenant faire un tour sur le nouveau pont municipal. Juste en amont, le pont ferroviaire du Canadien Pacifique fait partie du long tronçon qui s’étire de Montréal à Québec. Avant l’ouverture de cette voie ferrée, il y a une vingtaine d’années, les deux grandes villes étaient déjà reliées par un chemin de fer sur la rive sud… mais sans pont entre Lévis et Québec. Depuis, Trois-Rivières et Québec se sont dotées de voies ferrées s’enfonçant dans l’arrière-pays.

Photographie en noir et blanc du pont ferroviaire enjambant la rivière Sainte-Anne en hiver avec structure de fer et piliers en pierres.

Le pont ferroviaire.

 

Quant au pont des voitures de la municipalité, il permet à la grande route qui longe le fleuve Saint-Laurent de franchir la rivière Sainte-Anne. Les routes secondaires qui s’enfoncent dans les terres suivent elles aussi le tracé de cours d’eau. Les rangs du Rapide Nord et Sud longent la rivière Sainte-Anne en direction de Saint-Casimir, où un pont en fer les relie, et le rang Sainte-Élisabeth suit la rivière Charest avant de bifurquer vers Saint-Prosper.

Carte topographique indiquant le trajet suivi par J A Rousseau de l’Église Sainte-Anne vers le pont à péage sur la rivière Sainte-Anne, construit parallèlement au pont ferroviaire.

De l’églie Sainte-Anne au pont municipal.

 

Un terrible cataclysme

Le pont précédent a été détruit par une terrible catastrophe qui s’est produite lorsque j’étais maire de la municipalité. Le 27 avril 1894, un énorme éboulis est survenu en haut du village de Saint-Alban et a bloqué la rivière, faisant monter le niveau de l’eau en amont. Quand la digue a cédé, l’eau gorgée de terre a déferlé jusqu’au fleuve, emportant avec elle des arbres, des bâtisses et les ponts de voitures de Saint-Alban, Saint-Casimir et Sainte-Anne.

Photographie en noir et blanc du pont de Sainte-Anne dont deux arches de la structure en bois ont été détruites par un éboulis avec les débris gisant dans la rivière.

Le pont des voitures.

 

Certes, l’inondation m’a fait perdre une grande quantité de billots de bois et a détruit plusieurs de mes estacades, mais le pire restait à venir. Dans les jours qui ont suivi, l’érosion de la rive est de la rivière, en haut du pont ferroviaire, a provoqué une série d’éboulis. Des maisons et des granges ont été emportées, la route de Saint-Casimir et la ligne téléphonique ont été coupées. Pendant quelques jours, nous avons même craint que nous allions perdre le couvent et l’église.

Extrait d’un article de journal rapportant la bénédiction par Monseigneur Laflèche du nouveau pont de Sainte-Anne-de-la-Pérade le 27 mai 1897 et rappelant la destruction de l’ancien pont et les étapes de la construction du nouveau.

L’inauguration du nouveau pont.