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Les avions d’entraînement : le Cessna Crane et l’Avro Anson

7 avions en vol, aile d’avion au premier plan

On voyait régulièrement des Avro Anson et des Cessna Crane traverser le ciel au-dessus de Claresholm.

 

Le Cessna Crane et l’Avro Anson furent les deux avions les plus couramment employés dans le programme d’aéronefs multimoteurs mis en place par les écoles de pilotage militaire canadiennes en vertu du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique.

Le PEACB prévoyait au départ que l’Anson soit le principal aéronef utilisé pour la formation des pilotes. Toutefois, les capacités de production de cet appareil au Canada ne suffisaient pas à répondre à la demande.

Il fallut donc que l’ARC se procure d’autres avions-écoles. Le Cessna T-50, un bimoteurconomique et léger conçu pour l’aviation commerciale, se révéla un appareil de choix.

dix avions stationnés sur une piste

Des milliers d’Avro Anson et de Cessna Crane ont servi d’avions d’entraînement pour le PEACB pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

L’ARC commanda donc un certain nombre d’appareils T‑50 à la Cessna Aircraft Company, établie à Wichita (Kansas), et les appela des Cessna Crane.

Au total, le Canada importa 866 Cessna Cranes pour son programme d’entraînement. La plupart d’entre eux furent acheminés vers les écoles de pilotage militaire.

Les bases de Claresholm, Calgary et Vulcan possédaient chacune environ 100 appareils. Au début de l’année 1942, la base de Claresholm comptait 70 Ansons et 47 Cranes.

Avion volant devant les montagnes

Un Anson pendant un vol d’entraînement dans les montagnes Rocheuses canadiennes à l’ouest de Claresholm, en Alberta.

 


L’Avro Anson

La Royal Air Force utilisa cet avion de combat comme un bombardier léger et le mit au service de la garde côtière entre 1936 et les premières années de la Seconde Guerre mondiale.

La vitesse de vol peu élevée de l’Avro Anson britannique, sa puissance de feu limitée et sa faible capacité d’emport de bombes en faisaient un appareil peu apte au combat. Il constituait toutefois un excellent avion d’entraînement.

On construisit plus de 8 000 avions de ce type en Angleterre, ainsi que 2 882 Anson Mark II au Canada. La plupart des Mark II furent affectés aux bases du PEACB d’un bout à l’autre du pays.

Avion sur la piste

Avro Anson sur l’aire de trafic à Claresholm.

Les Avron Anson construits au Canada étaient faits de contreplaqué plutôt que d’acier, car on réservait le métal au matériel de guerre. L’appareil était mû par deux moteurs Jacobs L-6Mb R-915 de 330 chevaux, produits en Amérique du Nord. Il se caractérisait par une vitesse maximale de 303 km/h (188 mi/h), une vitesse de croisière de 250 km/h (155 mi/h) et une autonomie de 1270 km (790 milles).

À la fin de la guerre, l’ARC déclara l’Avro Anson obsolète et détruisit la plupart des unités. Des fermiers locaux achetèrent certains des appareils déclassés afin d’en récupérer les pièces, notamment les systèmes électriques et mécaniques, pour la réparation de leurs machines agricoles.


Le Cessna Crane

Trois avions bimoteurs sur la piste avec équipage terrestre

Plusieurs Cessna Crane sur l’aire de trafic de l’École de pilotage militaire no 15.

L’appareil, qui répondait également à la désignation T-50, possédait un aspect, des commandes et une maniabilité semblables à ceux de l’Avro Anson. Tout comme celui-ci, le Cessna Crane était un aéronef agile, propre à servir d’avion-école.

Le Cessna Crane possédait des ailes et un empennage en bois, tandis que le fuselage était fait de tubes d’acier soudés. L’appareil disposait en outre d’une roulette de queue escamotable et de volets de bord de fuite électriques, une particularité unique à l’époque. Il était mû par deux moteurs en étoile Jacobs R-755-9 de 245 chevaux.

Le Cessna Crane était plus rapide et plus léger que l’Avro Anson. Il se caractérisait par une vitesse maximale de 314 km/h (195 mi/h), une vitesse de croisière de 282 km/h (175 mi/h) et une autonomie de 1 207 km (750 milles). Il pouvait embarquer une charge plus élevée et voler plus haut que l’Avro Anson, mais son autonomie était légèrement moindre.

Aéronefs dans un hangar

Un Cessna Crane dans un hangar de l’EPM no 15.

Si le Cessna Crane était un excellent avion d’entraînement, il a tout de même hérité de plusieurs surnoms au fil des ans, notamment « Bamboo Bomber » (bombardier de bambou), « Useless 78 » (le 78 inutile), « Wichita Wobbler » (canard dandinant de Wichita) et « Rhapsody in Glue » (jeu de mots fondé sur la pièce musicale de Ghershwin, Rhapsody in Blue, substituant le mot Blue pour Glue – la colle).

5 avions sur l’aire de trafic

Plusieurs Cessna Crane sur l’aire de trafic de l’EPM no 15 en 1942.

Tout comme l’Avro Anson, le Cessna Crane fut jugé obsolète en 1945. Quelques appareils poursuivirent toutefois leur service dans l’armée, pour des missions de communication, de même que dans le secteur privé.

Bien que l’Avro Anson et le Cessna Crane aient prouvé leur fiabilité à titre d’avion d’entraînement, ce ne fut pas sans subir un certain nombre d’atterrissages en catastrophe et d’accidents. Certains écrasements furent évités de justesse, mais d’autres firent malheureusement des victimes.