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La transformation d’un village agricole

La photo nous montre une vue du village de Contrecœur, à partir de l’île en face de l’église.  On y voit le bateau à vapeur Terrebonne accosté au quai.

Contrecœur vue des îles

« Un grand nombre de citadins vont passer la belle saison à Contrecœur. Le Village est très prospère ; il y a un hôtel très bien tenu, quatre marchands, deux notaires, deux médecins, trois manufactures de chaussures, deux fromageries, etc. Les voies de communication sont faciles. Le bateau fait cinq voyages par semaine et le train Montréal-Sorel fournit quatre convois par jour.» Journal La Patrie, 22 juillet 1898

Voici une photographie de l’Hôtel du Peuple, prise vers 1910. On y voit qu’un deuxième bâtiment construit sur trois étages a été annexé à la maison en bois blanche sur laquelle l’enseigne a été apposée. Sur l’enseigne, on peut lire : Hôtel du Peuple F de S Gervais — Prop.

Hôtel du Peuple vers 1910

Nous sommes en 1883 lorsque Joseph Papin se met à la cordonnerie dans sa maison, située non loin du moulin Chaput de Contrecœur. Pour le village, qui subsistait essentiellement grâce à l’agriculture, cet évènement est annonciateur d’un vent de changement. Vers 1885, c’est au tour de Pierre Giard de fonder sa fabrique de chaussures, suivi en 1897 d’Albert Charron. D’autres petites fabriques voient le jour au début du 20e siècle, notamment celle d’Exavériste Giard [1900-1904], de Samuel Saint-Jean [1902-1904] et de Gabriel Hurteau [1930-1937].

L’image montre une cartographie du village de Contrecœur, réalisée en 1896 par Charles Edward Goad. À gauche, on voit le fleuve St-Laurent.   En bleu au centre du plan, c’est l’église Sainte-Trinité. Des rectangles représentant des maisons et des bâtiments sont répartis autour des rues Front, St-Antoine, St-François Xavier et Nouvelle.

Plan du village de Contrecœur en 1896

 

Déjà en 1901, la cordonnerie représente la principale industrie du village et la production se chiffre en moyenne à environ 2500 paires de chaussures par semaine. Dans les années 20, la Joseph Papin ltée et la manufacture d’Albert Charron prennent de l’expansion et font travailler près de 250 personnes. Le même scénario se déroule à travers le pays. La majeure partie des manufactures québécoises s’implante dans les grandes villes, particulièrement à Montréal et Québec. À elle seule, notre province produit à ce moment 60 % de la valeur de la production canadienne de chaussures.