La fin de l’aventure agricole

Aujourd’hui, la moyenne d’âge des sœurs de la congrégation est de 85 ans. Elles ne peuvent continuer à soutenir un actif aussi important. La vente des terres agricoles est une solution inévitable. En tout, elles ont possédé les terres dans le rang Saint-Joseph pendant près de 90 ans. De 1935 à 1967, elles cultivent la ferme Saint-Joseph dans le but de nourrir les membres de la congrégation. Puis, de 2001 à 2016, le projet d’OBNL des Fermes Solidar se spécialise dans la culture biologique et dans l’élevage de brebis.

Une page d’histoire se tourne. La fin des Fermes Solidar sonne la fin de l’aventure agricole pour les sœurs de la congrégation. Les sœurs ont vécu d’heureux moments sur cette ferme. Sœur Murielle Lévesque (Saint-Luc) nous raconte quelques-uns de ses bons souvenirs à la ferme Saint-Joseph. Elle y a habité de 1978 à 1988.

Sœur Murielle Lévesque (Saint-Luc) tricotant. 6 février 2020.

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : Entrevue Sœur Murielle Lévesque

Plusieurs offres sont déposées par des producteurs privés, des entreprises ou des organismes locaux afin de prendre le relais de l’exploitation agricole. Les sœurs évaluent tous les dossiers. Pour elles, il est important de conserver les valeurs éducatives et environnementales de la congrégation et les missions des Fermes Solidar. Un projet se démarque et satisfait aux exigences de la congrégation. Les terres agricoles et les bâtiments qui forment la ferme Saint-Joseph sont vendus en juin 2019 à Pierre Girard, un producteur laitier de la région du Saguenay. Monsieur Girard possède déjà une ferme dans le rang Saint-Joseph.

L’agriculteur Pierre Girard lors de l’achat des Fermes Solidar à la Congrégation des Sœurs-de Notre-Dame du Bon-Conseil, représentée par Sœur Céline Fredette, 2019

Le nouveau propriétaire souhaite poursuivre la mission entamée par les sœurs sur la ferme. Il conclut une entente de partage avec Ville de Saguenay afin de réaliser un projet stimulant et innovant : la plateforme bioalimentaire Solidar. Grâce à ce projet, la ferme deviendra, dans les prochaines années, un incubateur d’entreprises agricoles en production maraîchère et une plateforme d’expérimentation pour l’agriculture biologique dans la région. L’objectif est d’encourager la relève agricole et de supporter l’économie régionale. Ce projet permettra la réalisation d’activités de recherche, d’innovation et de formation en collaboration avec les partenaires associés : Université du Québec à Chicoutimi, Cégep de Chicoutimi, Centre de géomatique du Québec, Promotion Saguenay, Nutrinor, Ville de Saguenay et la MRC du Fjord-du-Saguenay. C’est à suivre, mais il semble que le caractère socio-éducatif des Fermes Solidar se perpétuera dans le temps.

Les sœurs de la congrégation sont fières de ce qu’elles ont accompli sur la ferme et des valeurs qu’elles peuvent transmettre à la population grâce à ce patrimoine agricole.

Je suis très sereine et la communauté aussi. Les sœurs étaient joyeuses, heureuses. La mission va se poursuivre, se transmettre

Sœur Céline Fredette, Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil, entrevue réalisée par Radio-Canada, 11 juin 2019