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Le procès antitrust et la nouvelle usine

Photographie noir et blanc d’un homme au volant d’une voiture commémorative.

La première Chevrolet civile d’après-guerre sort de la chaîne d’assemblage d’Oshawa, le 30 octobre 1945. Les nouveaux modèles de 1946 étaient fonctionnellement identiques a ceux d’avant-guerre, avec des changements décoratifs mineurs.

[Le travail à l’usine] ne semblait pas si différent d’avant que je parte, car les modèles de 42 et ceux de 46 étaient très similaires. Je crois qu’ils ont juste continué comme avant… Il y avait juste quelques décorations sur les modèles de 46 qui n’étaient pas sur ceux de 42. – Bill Harding, ouvrier de la chaîne de production

Un dessin de deux voitures Chevrolet se croisant sur une route de montagne. Deux pancartes promotionnelles sur lesquelles sont inscrits des slogans sur l’entretien des voitures sont visibles à l’arrière-plan.

Le Guide de l’utilisateur des Chevrolets 1947, publié à Oshawa.

Avec la fin de la guerre en 1945, GM reprend la production de véhicules civils. La fin de la production de guerre semble être pour GM le début d’une période de croissance, mais ce n’est pas le cas.

En juin 1949, GM et d’autres entreprises sont impliquées dans un procès antitrust aux États-Unis accusant l’entreprise DuPont, qui détient une participation de contrôle au capital de GM, d’avoir conspiré pour monopoliser le marché du caoutchouc et des pièces automobiles. DuPont détient 23 % des actions de GM, mais contrôle également plusieurs fabricants de caoutchouc et de pneus. Ces entreprises vendaient leurs produits à GM à un prix réduit, ce qui faussait la concurrence et renvoyait l’argent de GM dans les coffres de DuPont.

En 1918, Sam McLaughlin vendit une grande partie de ses actions GM à DuPont et il avait clairement perçu les conditions qui prévaudraient dans les années 20 et 30. McLaughlin s’était plaint de la mauvaise qualité des pneus que GM Canada achetait auprès de la Dunlop Tire Company (qui appartenait elle aussi à DuPont). En 1929, il écrivit dans une lettre « L’entreprise DuPont… possède et contrôle la Dominion Rubber Company… [ils] apprécieraient tout naturellement que nous fassions affaire avec [Dominion] ».

Coupure de presse. Gros titre LE GOUVERNEMENT DES ÉTATS-UNIS ATTAQUE l’empire DuPont est accusé de pratiques monopolistiques

Un titre de presse du début de l’affaire antitrust contre DuPont en 1949.

Une blouse de travail bleue et beige avec les mots SERVICE GM brodés sur une feuille d’érable sur la poitrine.

La blouse d’atelier portée par Bill Sutton, employé de GM, lorsqu’il était apprenti au sein de l’atelier des outils et matrices, entre 1952 et 1955.

Même si le tribunal détermine en fin de compte que Sam McLaughlin n’est pas directement responsable de pratiques commerciales illégales, ce procès l’embarrasse publiquement et nuit à sa réputation. En 1951, il vend ses actions GM, quittant ainsi son rôle de président canadien de l’entreprise. Peu de temps après, il crée la Fondation R. Samuel McLaughlin et consacre le reste de sa vie aux activités philanthropiques.

Dans les années 1950, en pleine prospérité économique de l’après-guerre, GM connait un nouvel essor et, en 1954, elle fait construire une usine gigantesque au sud d’Oshawa. Cette même année, l’usine bat les records en produisant 220 000 véhicules. Les anciennes usines du centre-ville d’Oshawa continuent à produire des pièces automobiles jusqu’au début des années 2000.