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Oshawa s’organise

Illustration publicitaire d’une berline de 1938 dans un décor hivernal. Deux enfants tirent une luge vers une femme qui est assise sur le siège conducteur, avec la portière ouverte.

Une publicité de 1938 pour les berlines McLaughlin-Buick. Les réclames à l’intention des conducteurs canadiens mettaient souvent l’accent sur la sécurité des véhicules en hiver, qui constituait une préoccupation sérieuse avant l’intervention de l’anti-dérapage et des freins antiblocage.

La grève de 1928 à Oshawa est une victoire pour les ouvriers. Moins d’une semaine après avoir cessé toute activité, ils se remettent au travail avec un syndicat reconnu et leurs salaires initiaux.

Ce premier syndicat ne fait cependant pas long feu. Face à la corruption et les différents politiques internes, il n’y a que peu d’unité entre les ouvriers des différentes branches de l’usine. Il n’est pas rare que de faux « trésoriers du syndicat » volent les cotisations des employés. En outre, le syndicat a peu d’influence sur les réalités saisonnières de la production automobile. Les ouvriers sont licenciés lorsque les ventes chutent, pour être réembauchés lorsque l’activité reprend. L’AFL d’Oshawa s’effondre avant la fin de l’année 1929.

En 28, quand on a essayé de former un syndicat, le trésorier (qui était un livreur de lait)… il a eu vingt-cinq ou trente dollars dans la caisse, il a mis les voiles. – Harold Oley, ouvrier sur la chaîne de montage, au sujet des débuts du syndicat.

Une affiche publicitaire représentant divers modèles de camions commerciaux et utilitaires.

Un prospectus publicitaire de 1937 présentant toute la diversité des véhicules industriels et commerciaux que GM produisait à l’époque. L’éclat et le glamour des publicités de la société reflétaient sa richesse et la force de ses ouvriers.

Les conditions de travail des ouvriers d’Oshawa sont meilleures que chez la plupart des autres fabricants automobiles du pays, mais demeurent extrêmement strictes. Une forme de paternalisme corporatif décrète que les employés font partie de la « Famille GM » de Sam McLaughlin et qu’ils doivent consacrer leur vie professionnelle et privée à l’entreprise.

Les nouveaux ouvriers doivent passer des tests d’aptitude physique et peuvent être renvoyés s’ils ne sont pas suffisamment en forme pour travailler. Toute forme d’activité politique perturbatrice peut être cause de licenciement, de même que le fait de discuter les ordres des contremaîtres. Afin de « stimuler un esprit de frugalité », les ouvriers ne sont jamais payés directement en espèces. Tous disposent d’un compte de dépôt direct à la banque, un système inhabituel à l’époque.

On était virés… en juin et juillet, et avec un peu de chance on pourrait reprendre le travail en novembre ou décembre. Une année, on a repris tard… ils nous ont avancé 10 $ pour Noël. – Harry Benson, ouvrier sur la chaîne de production.

Malgré ses règlements sévères, GM Canada prend soin des siens. Les ouvriers bénéficient de polices d’assurance en cas d’accident d’un montant de 1 000 $. Ils ont également des équipes sportives, un chœur d’entreprise, un orchestre, une société littéraire et plus encore. Le pique-nique annuel de l’entreprise, une tradition instaurée au début des années 1920 et qui perdure jusqu’à la fin des années 1940, attire régulièrement 20 000 visiteurs à Lakeview Park au mois d’août. C’est Sam McLaughlin qui avait à l’origine fait don du terrain sur lequel se situe le parc à la ville d’Oshawa.

Image représentant des centaines de personnes assises sur la pelouse d’un parc. On peut voir plusieurs dizaines d’automobiles garées à l’arrière-plan. La légende écrite à la main indique PIQUE-NIQUE ANNUEL DE GENERAL MOTORS À LAKEVIEW PARK, OSHAWA, ONTARIO, 14 AOÛT 1926.

Visiteurs aux pique-nique de General Motors dans le parc Lakeview, 14 août 1926.