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D’un monde à l’autre

Là où ta vie comme rivière
touche au grand fleuve
puisses-tu ferme comme un mât
rendre hommage à l’immensité
des possibles
qui te portent

Madeleine Sauriol

Vue aérienne du confluent entre la rivière Saint-Maurice et le fleuve Saint-Laurent. À cet endroit précis, deux îles séparent le Saint-Maurice en trois branches.

Le mythe des trois rivières

Après un périple de 563 kilomètres, les eaux de la rivière viennent se confondre avec celles du fleuve Saint-Laurent. Elles poursuivront leur chemin jusqu’à rejoindre la mer pour dériver de par le monde. Dans cette aventure, ces eaux portent parfois des bateaux qui disséminent des petits bouts de Mauricie aux quatre coins de la planète.

À l’époque de la Nouvelle-France, leurs cales étaient remplies de fourrures. Les peaux en provenance de la Haute-Mauricie faisaient ainsi tout le chemin jusqu’aux ports de France. Dès lors, les entrepreneurs mauriciens comprennent le potentiel de Trois-Rivières pour l’exportation.

Des hommes marchent sur un quaie devant l’énorme proue d’un navire accosté.

Port de Trois-Rivières, 1957

Le bourdonnement des bateaux à vapeur arrive plus tard dans le havre de la ville trifluvienne. Dès 1809, on construit des quais d’amarrages pour les accueillir. En 1882, les hommes d’affaires de la ville s’unissent pour créer la Commission du Havre afin de moderniser les installations portuaires.

Au 20e siècle, le port voit défiler des cargaisons de charbon, de pâte à papier et de grain. Il prend un véritable essor international en 1959 lors de l’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent. Encore aujourd’hui, le port est un acteur important pour l’économie de la région.

Au cœur de notre identité

Notre parcours a permis de constater à quel point les méandres du Saint-Maurice ont eu un rôle important dans le développement économique de notre territoire. La rivière a inspiré les nations autochtones à tisser des liens entre elles, avant d’insuffler chez les entrepreneurs un vent d’enthousiasme qui s’est répandu dans les secteurs des fourrures, de l’exploitation forestière, des papetières, de l’énergie et des métaux.

 Le coucher de soleil se reflète sur l’eau de la rivière. Une balustrade enneigée occupe le premier plan.

Coucher de soleil sur la promenade du Saint-Maurice à Shawinigan, 2017

Cette force de la nature a permis de créer les villes de La Tuque, de Grand-Mère et de Shawinigan, en plus de faire fructifier Trois-Rivières qui lui doit l’essentiel de son développement.

Sur ses berges, les créateurs ont écrit nombre de poèmes, de récits et de légendes en plus de mettre en images la beauté des paysages. Les pêcheurs, les athlètes, les draveurs et les ingénieurs ont tous su puiser dans leur imaginaire pour surmonter les défis de cette rivière aussi farouche que spectaculaire. Lieu d’ancrage et de rencontres, elle est à la fois l’âme de la région et le moteur de son développement.

Ce voyage d’Opitciwan à Trois-Rivières nous aura donné l’occasion d’aborder les éléments de notre histoire qui ont façonné l’identité mauricienne. Au terme de ce périple, la rivière Saint-Maurice a su s’imposer en tant que véritable source de notre créativité.