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La Tuque – lieu d’inspiration

Albert Tessier se tient, caméra à la main, sur une plage au milieu d'autres spectateurs de la course de canots.

L’abbé Albert Tessier assiste à une course de canots vers 1935

Prenons un instant pour admirer le paysage grandiose qui s’offre à nous. Arrivés à mi-parcours, nos bras ont bien mérité un peu de repos !

Quoi de mieux que de se laisser bercer par la beauté de cette nature qui a animé plusieurs générations d’artistes, à commencer par Albert Tessier, ce pionnier du cinéma documentaire québécois.

 

Aux sources de la littérature

Tel le fruit le plus élevé d’un arbre immense, elle était la dernière de toute une série de petites villes semées comme des balises le long du Saint-Maurice. […] Aucune route ne la reliait aux autres, excepté le Saint-Maurice, route mouvante, et la voie ferrée. Le Saint-Maurice prenait sa source à même les ruisseaux de biches par-delà les réserves indiennes, venait, après bien des culbutes et des courses et des risques, rejoindre à Trois-Rivières le majestueux fleuve Saint-Laurent, grand avaleur, trésorier et distributeur des eaux du Québec.

Félix Leclerc chante et joue de la guitare sur une scène décorée de bois rond

Félix Leclerc à Trois-Rivières en juillet 1956

Cet extrait du roman Pieds nus dans l’aube de Félix Leclerc, publié en 1946, met en valeur la rivière Saint-Maurice et la ville de La Tuque. Le récit s’inspire de la jeunesse de Félix Leclerc dans une petite ville du début du 20e siècle.

Il est né à La Tuque le 2 août 1914 de parents qui, en véritables pionniers, ont donné naissance à rien de moins que onze enfants. Avant de connaître une carrière internationale avec ses chansons qui rendent hommage à la langue française, ce géant de la culture québécoise a pu profiter d’une enfance imprégnée par la musique, le théâtre et la nature.

À vos pinceaux 

Félix Leclerc n’est pas le seul natif de La Tuque à s’être laissé inspirer par la rivière. Richard Hudon a passé son enfance à s’amuser près du Saint-Maurice pour ensuite y travailler en tant que gestionnaire chez Hydro-Québec, notamment à Rapide-Blanc.

Dans un style impressionniste, cette peinture représente un geai bleu en vol devant la rivière.

Toile de Richard Hudon intitulée La rivière Saint-Maurice

Avec une vie si intimement liée à ce cours d’eau, il n’a pas pu s’empêcher d’en faire le sujet de plusieurs de ses tableaux. Il est aujourd’hui président de l’Association d’artistes-peintres du Centre-Mauricie, un organisme sans but lucratif qui regroupe des peintres amateurs depuis 1986.

Plusieurs artistes ont capté les flots de la rivière dans de grandioses peintures. Inspirés par leur puissance, plusieurs ont choisi de représenter les chutes de Shawinigan, notamment Otto Reinhold Jacobi, un peintre d’origine prusse né en 1812.

C’est la renommée internationale du panorama qu’offrent les chutes qui l’amène à venir jusqu’en Mauricie pour y réaliser une œuvre destinée au prince de Galles lors de sa visite au Canada en 1860. Parmi une dizaine de croquis, le prince, futur roi Édouard VII, sélectionne une aquarelle représentant Gaspé, ce qui permet au tableau de Jacobi de retrouver sa ville d’origine en étant exposé au Cascade Inn de Shawinigan dès 1942.

Trois enfants jouent au premier plan de cette toile dominée par les chutes et la forêt.

Toile d’Otto Reinhold Jacobi achevée en 1862

Fixer le temps

Lors de son séjour, Jacobi croise peut-être quelques photographes, eux aussi désireux d’immortaliser des éclats de splendeurs. En effet, plusieurs viennent prendre des clichés de la rivière et des chutes de Shawinigan au 19e siècle. Les plus connus sont sans doute ceux de la Maison Livernois de Québec, de William Notman et du studio de P. F. Pinsonneault de Trois-Rivières.

Le Saint-Maurice s'écoule dans le terrain accidenté du Bouclier canadien.

Fitzpatrick au nord de La Tuque, photographie du studio William Notman & Son prise en 1916