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La Tuque – lieu de rencontres

Comme le bois scié par les bûcherons de la Haute-Mauricie, laissons-nous porter par le Saint-Maurice jusqu’à La Tuque. En s’y arrêtant aujourd’hui, on trouve une ville bien développée où habitent 11 000 personnes issues de différents horizons.

Un homme se tient debout sur une estacade au milieu des eaux brumeuses du Saint-Maurice.

Estacade près de La Tuque en 1941

Avant l’arrivée des Européens, cet endroit est déjà un lieu de rencontres important pour les Atikamekw qui l’appellent Capetciwotakanik, « le courant qui passe à travers ».

Une ville née du papier

En 1863, sur le territoire qui deviendra plus tard la ville de La Tuque, on recense 11 familles : deux familles autochtones, deux familles canadiennes, une famille française et six familles métisses. D’ailleurs, le premier mariage contracté à La Tuque en 1865 est celui de deux métis, Jean-Baptiste Boucher et Célina Plamondon, dont les mères étaient Atikamekw.

Devant l’usine, trois hommes se tiennent sur des troncs de grande taille attachés par des chaînes.

Travailleurs de la Brown Corporation

Pour se développer, ce village a eu besoin d’un petit coup de pouce des frères Brown du New Hampshire. Inspirés par la géographie du Saint-Maurice et l’abondance d’épinettes noires, ces entrepreneurs achètent la chute et des concessions forestières dans la région de La Tuque. En 1909, ils font construire une usine de pâte chimique, la future Brown Corporation.

La consécration arrive en 1911 avec la fondation officielle de la ville de La Tuque. L’avènement du chemin de fer National Transcontinental dans les années 1910 a aussi permis de faire augmenter rapidement la population de ce point de colonisation à 3000 personnes.

La vie en ville

Carte géographique illustrant la grande distance entre La Tuque, Shawinigan et Trois-Rivières qui se situe au confluent de la rivière et du fleuve Saint-Laurent.

De La Tuque à Trois-Rivières

Au début du 20e siècle, la petite communauté dont les gens habitent des maisons de bois commence à se développer. Le village prend vie avec l’établissement d’un magasin général, puis l’arrivée du prêtre Eugène Corbeil, d’une enseignante-infirmière et de la poste.

La population est diversifiée dans les rues de La Tuque. On y croise des Atikamekw, des travailleurs forestiers, des draveurs et des guides de chasse ou de pêche.

Bien que le confort dans le village ne soit pas le même qu’aujourd’hui, on peut cependant compter sur la Brown pour prendre les affaires en main. Dès 1911, l’électricité produite par la compagnie alimente l’usine et quelques lampadaires de la ville. En plus d’offrir des emplois bien rémunérés, la Brown s’implique dans les affaires municipales et la vie personnelle de ses employés. Dans la lignée des entreprises paternalistes, la compagnie organise des activités sociales qui tournent autour de l’usine, le véritable cœur de la ville.

Les infrastructures de la Brown Corporation occupent une immense superficie sur le terrain de la ville de La Tuque.

Infrastructures de la Brown Corporation à La Tuque en 1940

La Tuque aujourd’hui

En 1954, la Brown vend ses actifs à la Canadian International Paper (CIP). L’usine appartient depuis 2015 à WestRock. Le secteur forestier continue de jouer un rôle important à La Tuque avec la présence du Groupe Rémabec.

La Tuque est une communauté plurielle, puisqu’elle est la ville québécoise comptant le plus d’Autochtones en milieu urbain per capita, soit environ une personne sur dix. Elle héberge également le Conseil de la Nation atikamekw et le Centre d’amitié autochtone de La Tuque.