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L’entrée en bourse de la Compagnie Rolland

Photographie noir et blanc d’une cheminée d’une usine sur laquelle est inscrit le nom Rolland.

Cheminée de l’usine de Mont-Rolland

Dès sa création, la Compagnie Rolland est considérée comme privée au sens légal : elle appartient à la famille Rolland. Cependant, vers 1928, la demande en papier fin ne cesse d’augmenter et le rendement des deux usines, malgré des améliorations, est déjà à son maximum. L’usine de Mont-Rolland produit 5 300 tonnes de papier par année et celle de Saint-Jérôme, 1 600 tonnes de papier de chiffon.

 

Publicité sur la vente d’actions. On y trouve des informations sur le prix et les taux d’intérêt, en plus d’un résumé de l’histoire de la compagnie.

Publicité de vente d’actions pour la Compagnie Rolland de 1928.

Toutefois, ce n’est toujours pas assez pour répondre à la demande. Devant ces besoins manifestes d’agrandissement, le président Stanislas Rolland décide de rendre la compagnie publique, sous le nom de Compagnie de Papier Rolland Limitée. Près de 60 000 actions avec droit de vote sont alors émises, dont le tiers est possédé par des membres de la famille Rolland.

La compagnie, qui a toujours été une affaire de famille, aura maintenant des valeurs dans le public.

L’Avenir du Nord, 1928

Les travaux de construction débutent rapidement à Saint-Jérôme pour installer deux nouvelles machines, les numéros 5 et 6. Or, la crise économique de 1929 vient retarder les projets de la compagnie. Durant cette période, plusieurs employés voient leurs revenus diminuer. Pour les soutenir, la direction organise des comités chargés d’enquêter discrètement sur les besoins des familles les plus éprouvées et leur envoie une aide financière sous forme d’allocations familiales. En 1933, 36 employés bénéficient de cette aide, totalisant 3 068$ par année, soit environ 58 000$ aujourd’hui.

Photographie noir et blanc de deux hommes en sarrau blanc dans un laboratoire.

Laboratoires de la Compagnie Rolland en 1961.

Malgré le ralentissement, la Compagnie Rolland poursuit quelques projets comme l’aménagement de laboratoires pour le contrôle de la qualité. Auparavant, le directeur de chaque usine devait vérifier par lui-même le papier : à chaque heure, il examinait à la loupe et palpait un échantillon fraîchement produit.

Dès que les effets de la crise se sont atténués, la compagnie peut compléter son projet d’expansion en installant, en 1940, la machine numéro 6. L’entreprise peut alors satisfaire la forte demande causée par la Deuxième Guerre mondiale.

Publicité représentant des feuilles usagées et une boîte d’obus; le texte explique le recyclage du papier en temps de guerre.

Publicité pour le recyclage du papier en temps de guerre datant de 1942

 

À l’exception de cinq années, les résultats de l’entreprise se sont toujours soldés par un bénéfice, même durant la dépression. Malgré un équipement qui commence à vieillir, elle a tenu le coup devant des concurrents de plus en plus puissants, équipés de machineries modernes et performantes. Pour les membres de la famille Rolland, une chose est certaine : il n’a jamais été question de réduire la qualité de leurs réputés papiers afin de faire face à la concurrence.