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Le règne de Lucien Rolland

Portrait noir et blanc d’un homme souriant dans la quarantaine ou la cinquantaine. Il porte une petite moustache ainsi qu’un complet veston cravate noir.

Lucien Rolland, sixième président de la Compagnie de papier Rolland de 1952 à 1995.

Dès la moitié du 20e siècle, deux choix s’offrent à la Compagnie Rolland afin de tenir tête à la concurrence : restreindre la gamme des produits fabriqués ou moderniser les usines. Lucien Rolland, président à partir de 1952, n’hésite pas à choisir la deuxième option, plongeant l’entreprise dans de vastes projets d’agrandissement et d’expansion.

Une septième machine à papier à la fine pointe de la technologie est installée en 1957. À elle seule, elle peut produire 75 tonnes par jour, soit deux fois et demie le rendement de la numéro 6 mise en fonction une quinzaine d’années plus tôt. Cette nouvelle acquisition accroît la capacité de production de l’entreprise de plus de 50%.

Photographie noir et blanc d’un bâtiment en construction. S’y trouvent des ouvriers et de la machinerie.

Emplacement de la machine numéro 7 lors de l’agrandissement de l’usine de Saint-Jérôme, en 1956.

 

Plusieurs autres améliorations sont apportées aux usines de Saint-Jérôme et de Mont-Rolland comme la construction d’une usine d’épuration et d’un nouvel entrepôt de 36 500 pieds carrés. La compagnie acquiert l’usine de papiers couchés Canada Glazed Papers Limited, située en Ontario, pour élargir sa gamme de produits, et se lance aussi dans la distribution.

Rapidement, les effets de ces changements se font sentir : de 1952 à 1963, le chiffre d’affaires est passé de 8 900 000$ à 20 633 000$. Une seconde nouvelle machine, la numéro 8, est installée en 1965 et permet d’augmenter de 29 000 tonnes la capacité annuelle des usines.

Photographie noir et blanc d’une machine à papier en fonctionnement. De la vapeur s’échappe d’un des plateaux, visible en avant-plan. À gauche, on aperçoit des ouvriers près de la machine.

Machine numéro 8, durant le processus de fabrication du papier, en 1982.

 

De 1952 à 1982, la compagnie connaît une importante croissance grâce aux décisions de Lucien Rolland : son chiffre d’affaires s’est accru de 1 900%, passant de 8,9 millions à 178 millions.

Toutefois, dès les années 1980, l’industrie papetière canadienne commence à être essoufflée : le papier américain envahit le marché, représentant 60% de la consommation. Les papetières canadiennes doivent baisser leur prix pour le concurrencer, malgré une hausse des prix des matières premières. Plusieurs nouvelles entreprises de fabrication et de distribution de papiers font concurrence à la Compagnie Rolland, et ce durant une période de ralentissement économique. La Société enregistre une perte de 9,7 millions, soit le pire résultat en 108 ans d’existence. La décision est alors prise de fermer l’usine de Mont-Rolland à l’été 1990. Deux ans plus tard, la Compagnie Rolland, qui n’a toujours pas réussi à se relever, est vendue à Cascades, dirigée par les frères Lemaire de Kingsey Falls.

Communiqué sur papier blanc annonçant de la fermeture de l'usine.

Communiqué de presse de 1990 annonçant la fermeture de l’usine de Mont-Rolland – Écouter l’extrait audio avec la transcription