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La vie sociale

À l’instar des petites communautés de Chine, les quartiers chinois de Chilliwack reposaient sur des valeurs sociales issues du confucianisme. L’ordre social confucianiste stipule que chaque personne doit reconnaître et accepter sa place et son rôle dans la société. Dans un tel système, l’obéissance et l’harmonie sont des valeurs fondamentales.

Travailleur sino-canadien debout devant un abri, la main gauche sur la hanche

Wing, longtemps employé à la ferme Edenbank, vivait dans une petite cabane derrière la maison principale.
Musée et archives de Chilliwack, 2004.052.0633

Sur le fondement de ces valeurs, les quartiers chinois de Chilliwack n’obéissaient pas à des principes démocratiques. Au lieu de cela, les résidents étaient séparés en deux classes socio-économiques : une petite minorité de commerçants aisés et une vaste majorité de travailleurs pauvres. L’élite des commerçants assumait les rôles de pouvoir au sein de la communauté, détenait la majeure partie de la richesse de la communauté et vivait confortablement. Les travailleurs pauvres vivaient souvent dans de petits édifices collectifs à l’arrière des magasins ou sur les terres agricoles des colons.

Une partie de la structure sociale reposait sur le Chee Kung Tong (franc-maçonnerie chinoise), organisation sociale initialement créée en Chine et officiellement établie à Chilliwack en 1917. Dirigé par les commerçants chinois, le Chee Kung Tong était chargé du bien-être de la communauté. Parmi ses activités au service des résidents chinois, on peut citer la mise en place de règles régissant les transactions commerciales et l’arbitrage des litiges. L’organisation avait ses quartiers dans le Temple maçonnique chinois du quartier chinois sud qui servait d’espace de réunion polyvalent.

Esquisse de l’arrière du Temple maçonnique chinois. Arbres et lignes électriques à l’arrière-plan et au premier plan (encre sur papier)

Esquisse à l’encre sur papier de l’arrière du Temple maçonnique chinois.
Musée et archives de Chilliwack, PP502060

Les magasins du quartier chinois étaient les lieux de réunion de la communauté. Les résidents aimaient jouer au mah-jong et au fan tan, les autres formes de loisir étant peu nombreuses. Le mah-jong est un jeu traditionnel chinois composé de 144 tuiles, dans lequel les joueurs tentent de former des ensembles de tuiles semblables. Le fan tan est un jeu de hasard dans lequel un nombre indéterminé d’objets est soustrait à la vue des joueurs qui parient sur le nombre d’objets restants si l’on divise les objets par quatre.

Jeu de mah-jong dans un étui de bois avec cinq tiroirs ouverts pour exposer les tuiles et les accessoires

Jeu de mah-jong appartenant au contremaître de l’entreprise « Hulbert Hop Yards ».
Musée et archives de Chilliwack, 1998.003.001

La structure sociale et la vie sociale étaient très liées dans les quartiers chinois de Chilliwack. Même s’ils se situaient au Canada, les quartiers chinois offraient une certaine familiarité et un certain confort que les résidents ne trouvaient pas ailleurs à Chilliwack. Les quartiers chinois nord et sud étaient des communautés distinctes où les résidents de chaque quartier pouvaient trouver un logement et ce dont ils avaient besoin au quotidien; ils servaient également de lieu de rassemblement social pour les immigrants chinois. Écoutez le Dr. Chad Reimer pour en savoir plus sur la vie sociale dans les quartiers chinois de Chilliwack.

Regardez la vidéo et sa transcription.