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Une histoire de dévotion

Plus de deux siècles de carrière religieuse

Photo noir et blanc d'un groupe d'une cinquantaine de personnes devant une église. 8 religieux sont en avant-plan dont Monseigneur Georges-Marie et Soeur Agnès.

Famille LePailleur sur le perron de l’église, vers 1925.

Du 18e siècle jusqu’au milieu du 20e siècle, la religion est omniprésente au Québec. Engagées dans plusieurs sphères de la vie comme l’enseignement, la santé, la charité ou la simple dévotion, les communautés religieuses accompagnent les paroissiens.

Les LePailleur, fervents dévots, sont gouvernés par leur esprit chrétien. Ils s’investissent dans leur communauté et adoptent même des enfants. De plus, sur trois générations, nombreux sont les jeunes hommes et femmes de la famille qui entrent en religion.

Extrait de journal en noir et blanc. Il s'agit d'un montage avec 15 photos en médaillons d'hommes et de femmes dans les ordres religieux et, dans les coins supérieurs, les photos d'Alfred-Narcisse et de sa femme Philomène..

La Presse Magazine illustré, samedi 9 juillet 1932, page 17.

 

D’abord, quatre hommes joignent les ordres. Parmi eux, trois se démarquent plus que les autres. Le premier, le chanoine Jules-Alcibiade (fils du notaire François-Georges), cofonde en 1929 l’Institut des Filles Réparatrices du Divin Cœur.  Cette communauté de religieuses a pour mission de venir en aide aux enfants.

Photo noir et blanc de Monseigneur Georges-Marie en soutane de prêtre et de Soeur Agnès en habit de religieuse posant côte à côte.

Mgr Georges-Marie LePailleur et sa soeur Agnès de la congrégation des Soeurs grises, vers 1920.

Pour sa part, monseigneur Georges-Marie LePailleur a été tour à tour curé de quatre paroisses de Montréal, chanoine de plusieurs organisations et protonotaire apostolique, suivant d’une certaine façon les traces de son père et de son grand-père, les notaires Alfred-Narcisse et François-Georges. Pendant sa carrière, il crée le Cimetière de l’Est, à Montréal, et fait reconstruire l’église Nativité-de-la-Sainte-Vierge-d’Hochelaga, détruite par un incendie. Mais c’est surtout son engagement social et communautaire qui marque le paysage montréalais. En effet, il fonde la Caisse d’économie scolaire dans la paroisse du Saint-Enfant-Jésus de Montréal, qui permet aux jeunes d’épargner pour leur futur. Il crée aussi l’Ordre des chevaliers de Carillon en 1930, qui a pour objectif de défendre les intérêts nationaux et religieux. Enfin, il met sur pied l’organisme La goutte de lait, qui vise à améliorer les conditions d’hygiène et l’alimentation des jeunes enfants afin de diminuer le taux de mortalité infantile.

Photo noir et blanc. Ce sont 11 membres de la famille LePailleur assis à la table. On retrouve Georges-Marie, Soeur Agnès, Alfred-Narcisse, Philomène, Célina-Elmire et Joseph-Adélard.

Souper de famille chez les LePailleur, vers 1900.

Son neveu Alfred LePailleur a également décidé d’entrer dans les ordres, comme membre de la Congrégation de Sainte-Croix. Malgré les demandes de ses proches qui insistent pour qu’il reste au pays, Alfred devient en 1928 le premier évêque résidentiel d’une mission étrangère canadienne à Chittagong, en Inde (aujourd’hui, ce territoire appartient au Bangladesh). Il y passe 12 années en mission et apprend même la langue bengalie, ce qui lui permet de mieux communiquer avec ses nouveaux paroissiens et de traduire les Saintes Écritures pour eux. Il demeure au Bengale jusqu’en 1949.

Photo noir et blanc de Soeur Marie-Louise LePailleur, en habit de religieuse des Soeurs de la Providence avec un tablier d’infirmière tenant son diplôme de garde-malade.

Soeur Marie-Louise LePailleur et son diplôme de « garde-malade », vers 1910.

Pour ce qui est des femmes, 14 décident de prendre le voile. Elles appartiennent à cinq communautés différentes, dont la Congrégation de Notre-Dame et les Sœurs de la Charité (les Sœurs Grises), très présentes à Châteauguay. Elles deviennent enseignantes ou gardes-malades et prennent soin des démunis. Plusieurs d’entre elles progressent dans la hiérarchie de leur organisation et occupent des postes comme révérende mère ou mère supérieure.

Encore une fois, les origines bourgeoises et l’éducation de la famille ont permis aux LePailleur de gravir les échelons de la société, et même de la religion. Bien qu’il soit commun de voir quelques membres d’une famille choisir la voie ecclésiastique, il est plutôt rare qu’un si grand nombre de personnes d’une même famille en décident ainsi.

Photo noir et blanc du couvent de la congrégation de Notre-Dame. Des couventines sont devant le muret séparant le couvent de l'enclos paroissial, sur gauche.

Couvent de la Congrégation de Notre-Dame de Châteauguay, entre 1910 et 1940.