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Les racines d’une famille et d’une communauté

Herboriste et sage-femme, Catherine marque l’histoire

Montage de feuilles d'arbre représentant les six générations de LePailleur descendants de Catherine Jérémie et de Michel LePailleur. Les sept générations sont de couleurs différentes. Certaines feuilles sont foncées et d'autres sont pâles.

Charles-René, Charles-Éléonore, François-Georges, Alfred-Narcisse, quelques-uns des descendants de Catherine Jérémie qui à leur façon contribueront à bâtir le Québec d’aujourd’hui.

En septembre 1664, la matriarche de la famille LePailleur voit le jour dans le secteur de Québec. Catherine Gertrude Jérémie est la fille de Noël Jérémie, dit Lamontage, commis de traite à Tadoussac, à Chicoutimi et à Métabetchouan (au Lac-Saint-Jean).

Entre 1670 et 1680, la famille Jérémie déménage à Batiscan. C’est là que Catherine, alors âgée de 16 ans, épouse Jacques Aubuchon. Une seule enfant naîtra de l’union du couple.

Devenue veuve quelques années plus tard, Catherine se remarie avec Michel LePailleur, en 1688. Le ménage quitte alors Batiscan pour s’établir à Québec. Catherine y vivra ses sept grossesses suivantes, dont deux donneront des couples de jumelles.

Illustration tirée d'un livre. Il s'agit d'une femme assise sur une chaise, avec une sage-femme à ses pieds et une autre derrière elle qui la soutient.

Scène d’accouchement tirée de l’ouvrage Le jardin de roses des femmes enceintes et des sages-femmes (titre traduit de l’allemand), par le médecin Eucharius Rodion, 1513.

En 1702, la famille part pour Montréal, où Michel s’est vu offrir un travail. C’est là que cinq autres grossesses viennent s’ajouter aux précédentes. L’expérience acquise au fil de ses nombreux accouchements fait de Catherine une ressource pour les dames de sa communauté. Elle agit auprès de ces dernières en tant que sage-femme.

Vivre en Nouvelle-France n’est pas facile. Les gens n’ont pas une très longue espérance de vie et la mortalité infantile est très fréquente. L’hygiène n’est pas celle que l’on connaît aujourd’hui et les conditions de vie sont rudes. La médecine n’est pas encore très poussée et le nombre de médecins en terre d’Amérique est très bas.

Gravure en noir et blanc représentant l'intendant Gilles Hocquart.

Intendant Gilles Hocquart, 18e siècle.

Les femmes doivent donc compter sur la connaissance qu’elles ont des plantes locales pour prendre soin des maux de chacun. Bien que Catherine soit mariée et ait plusieurs enfants à sa charge, elle consacre une partie de son temps à sa passion pour l’herboristerie. Elle effectue des recherches sur les plantes indigènes et partage ses connaissances avec les naturalistes en France, leur envoyant des échantillons et les informations qu’elle a glanées. L’intendant Gilles Hocquart la mentionne même dans ses documents, écrivant : « La Veuve Le Pailleur m’a envoyé de Montréal une petite caisse et un paquet contenant quelques racines propres à différents usages. Cette veuve s’est attachée depuis longtemps à connaître les secrets de la médecine des sauvages. »

Capture d'écran de la page sur Catherine Jérémie dans le Dictionnaire biographique du Canada.

Extrait de la page dédiée à Catherine Jérémie dans le Dictionnaire biographique du Canada.

Par ses actions, elle s’est taillé la place de première femme herboriste du Québec. Une page lui est maintenant consacrée dans le Dictionnaire biographique du Canada et une rue de Québec porte aujourd’hui son nom.

Tout comme son mari, Catherine a contribué à bâtir la province. Elle a donné naissance à une dizaine d’enfants et a aidé les autres femmes de sa communauté à mettre au monde les générations futures. Mais avant tout, c’est par la science des plantes qu’elle s’est forgé une place unique dans l’histoire.

Photographie du jardin-potager situé à l'arrière de la Maison LePailleur. Il est couvert de neige.

Photographie hivernale du jardin-potager de la Maison LePailleur.