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La matriarche de la famille Muir

Pendant que le Harpooner, un trois-mâts barque, s’acheminait le long du détroit de Juan de Fuca, Ann Muir embrassait du regard le paysage à partir du pont du navire et contemplait la côte de la flèche littorale appelée Whiffin Spit. Ce serait l’endroit idéal pour une maison, se dit-elle. La matriarche Ann Miller Muir, son mari, ses quatre fils et sa fille ont été l’une des premières familles de pionniers à Sooke.

Portrait photo en noir et blanc d’une femme portant un bonnet blanc.

Ann Muir, vers 1870.

 

Ils s’établirent sur les terres du capitaine Walter Colquhoun Grant, qui était lui aussi écossais, et c’est à Ann que l’on doit les grandes étendues de genêts à balais de la région. Elle a sauvé de la destruction les buissons de genêts qui poussaient sur les terres du capitaine parce qu’ils lui rappelaient son pays natal. Par la suite, Sooke était reconnue pour ses vastes étendues de fleurs jaune vif au début de l’été.

Dans la région, on appelait Ann « Grandma » (Grand-maman). Elle avait établi de bonnes relations avec des groupes locaux des Premières Nations. À leur retour de guerres, les T’Sou-ke donnaient à Ann le crâne de leurs ennemis vaincus. Un tel cadeau était considéré comme un grand honneur par les gens de cette Nation. Quand Ann, à un âge avancé, est tombée malade, les gens de la Nation des T’Sou-ke lui ont apporté du poisson, des paniers, des herbes et du gibier.

Après sa mort, en 1875, elle a été la première à être enterrée dans ce qui allait devenir le cimetière de la famille Muir. À ses funérailles, le cortège funéraire faisait plus d’un kilomètre et demi. Ann a toujours insisté sur l’importance de l’éducation en ce qui concernait ses enfants. Ce faisant, elle s’est assurée de laisser les entreprises de la famille aux soins des générations suivantes de Muir instruits et travailleurs.